Les députés PCF et LFI ont annoncé vendredi vouloir déposer une motion de censure contre le gouvernement au vu de la "gestion catastrophique" de la crise des "gilets jaunes", ce qui implique qu'ils parviennent à se rassembler et rallier les signatures du PS, qui consulte.
Dans un communiqué, les députés du groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR) ont annoncé leur intention de déposer une telle motion, les élus communistes appelant à "censurer le gouvernement pour sortir de la crise" et jugeant qu'"il est temps de tirer les conséquences de la gestion catastrophique" de la crise des "gilets jaunes". Peu après le chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, a aussi fait état sur Twitter de l'intention de son groupe de déposer une motion pour mettre "fin à la malfaisance de ce gouvernement et à sa politique" face à "l'impasse politique dans laquelle le gouvernement enferme le pays et pour exprimer la colère politique du peuple en action partout dans l'hexagone et les Outre-Mer".
Devant l'impasse politique ds laquelle le gouvernement enferme le pays et pr exprimer la colère politique du peuple en action partout ds l'hexagone et les Outre-Mer, les députés LFI proposent qu'une motion de censure mette fin à la malfaisance de ce gouvernement et à sa politique
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 30 novembre 2018
Manquent les voix des socialistes. Pour pouvoir être déposée, une motion de censure doit réunir 58 signatures parmi les 577 députés. Le groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR) qui réunit les élus communistes en compte 16, LFI en compte 17. Il leur faut donc rallier les signatures du PS (29). La chef de file des élus socialistes Valérie Rabault a fait savoir qu'elle allait consulter le groupe, ne comptant pas déroger à la règle consistant à faire "tout voter au sein du groupe". "À ce stade je constate que le gouvernement bloque la discussion alors que son rôle est de trouver un compromis. Je considère que face à ce blocage, l'Assemblée doit reprendre la main. La première étape est de recevoir s'ils le souhaitent une délégation de gilets jaunes à l'Assemblée", a-t-elle ajouté.
Le PCF dénonce un gouvernement qui "joue le pourrissement". Le député communiste Sébastien Jumel a affirmé que le dépôt de la motion "devrait être fait dans la journée pour un examen jeudi", dénonçant un gouvernement qui "joue le pourrissement face au mouvement des gilets jaunes" ce qui est "dangereux pour la démocratie". "Sa réponse sur le pouvoir d'achat est nulle et inopérante il faut maintenant une réponse politique forte, d'où cette motion de censure", a-t-il, poursuivi appelant le gouvernement à "renoncer à la hausse des taxes sur les carburants prévue au 1er janvier et ouvrir des négociations sur l'augmentation du Smic".
Deux motions déposées au moment de l'affaire Benalla
Les trois groupes de gauche avaient surmonté en juillet leurs divisions pour déposer une motion de censure commune contre le gouvernement sur l'affaire Benalla. Fait inédit depuis 1980 deux motions simultanées avaient alors été défendues, LR en ayant aussi déposé une. C'était alors la première fois que l'opposition avait recours à cette procédure depuis l'élection d'Emmanuel Macron. Plus de 100 motions de censure ont été déposées depuis 1958. Une seule motion de censure a été adoptée, en 1962, faisant chuter le gouvernement de Georges Pompidou.