Le Premier ministre Édouard Philippe devrait annoncer mardi un moratoire sur la hausse de la taxe sur les carburants, initialement prévue le 1er janvier, afin de tenter d'apaiser la grogne des "gilets jaunes", ont indiqué des sources gouvernementales à l'AFP. "Le gouvernement a trop tardé", a réagi dans la foulée Nicolas Dupont-Aignan au micro d'Audrey Crespo-Mara sur Europe 1. En conséquence, le député de l'Essonne estime que cette mesure ne pourra suffire à calmer une fronde qui dépasse désormais très largement la seule question de la fiscalité écologique.
Des annonce pour gagner du temps ? "Si c'est un moratoire qui aboutit sur une annulation, et ensuite à une réorientation du cap économique et social pour plus de justice et plus de progrès partagés, ce sera positif", veut-il saluer. Avec toutefois un avertissement : "si c'est une manœuvre dilatoire, les Français se réveilleront parce qu'ils sont à vif".
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Un virage social. "C'est un premier pas, j'attends les suivants. C'est l'objet de la proposition de loi que je dépose aujourd'hui avec le sénateur Masson (sénateur de la Moselle, ndlr), pour qu'il y ait d'autres mesures", glisse l'élu, qui demande notamment une réindexation des pensions de retraite et des prestations familiales sur l'inflation.
Reçu lundi par Edouard Philippe en plein crise des "gilets jaunes", le député a mis rapidement fin à l'échange car le Premier ministre refusait qu'il soit filmé. "Je pensais qu'il accepterait", indique-t-il, avant de justifier sa démarche : "il faut que les Français comprennent que les hommes politiques ne sont pas sur une autre planète et que l'on puisse échanger."
Les casseurs, et les autres. Celui qui a rallié Marine Le Pen au second tour de la présidentielle tient également à faire la part entre les casseurs et le cœur du mouvement des "gilets jaunes". "Ce ne sont pas 300 casseurs qui peuvent décrédibiliser des millions de Français", assure-t-il. "Dans tout mouvement d'insurrection, il y a des actes de violence", mais "des personnes qui n'avaient jamais manifesté, qui travaillent, qui veulent la récompense du mérite, qui ne veulent pas être accablées de taxes et qui ne veulent pas d'injustice à ce point ne sont pas violentes", martèle Nicolas Dupont-Aignan.
Il conclut : "Si le gouvernement avait compris ça en allant écouter les Français et en cessant de les mépriser, on n'en serait pas là."