La seconde journée de mobilisation nationale des "gilets jaunes" a tourné à la bataille de rue, samedi à Paris. Infiltrée par les groupuscules d'ultra-droite, la manifestation a dégénéré, transformant les Champs-Élysées en amas de pavés et de barricades fumantes. Des violences vivement condamnées par l'exécutif. "Personne ne peut se satisfaire des violences, il faut les condamner. Mais la responsabilité de la crise dans laquelle on est incombe au gouvernement. Il y a une révolte dans le pays contre cette manière très arrogante de gouverner", estime sur Europe 1 Pierre Laurent, le secrétaire national du Parti communiste, qui passe la main à Fabien Roussel dimanche.
"Le pays est en train de dire 'stop'". Il dénonce ainsi une politique "orientée depuis le début et de façon très assumée, exclusivement à l'avantage des plus riches". "Ce discours explose aujourd'hui car la coupe est pleine. Avant les carburants, il y a eu les retraités. Ça monte depuis des mois. Le gouvernement n'a pas voulu écouter et là, le pays est en train de lui dire 'stop'. Et ça va continuer", assure Pierre Laurent, qui a accordé à Europe 1 sa dernière interview en tant que leader des communistes français.
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Alors qu'Emmanuel Macron doit prendre la parole mardi pour répondre à la colère des "gilets jaunes", Pierre Laurent souhaite qu'il en profite pour revenir sur certaines mesures. "Sur le plan symbolique, ce serait très fort qu'il annonce le rétablissement de l'ISF, des mesures pour les salaires comme un relèvement du Smic au 1er janvier et l'ouverture de discussions sur la question du pouvoir d'achat", réclame celui qui est à la tête du PCF depuis 2010.
Arrêter le bavardage. "Le gouvernement a créé toutes les conditions de cette explosion depuis des mois", martèle Pierre Laurent. "Le gouvernement ne comprend pas que, face à cette colère, il doit annoncer des mesures concrètes et pas continuer à bavarder alors que les Français n'écoutent plus", ajoute le sénateur. "Ce que les gens ne supportent plus, c'est ce sentiment qu'on se moque d'eux en permanence."