L'association "Osez le féminisme" a "condamné fermement" vendredi la nomination au gouvernement de Gérald Darmanin, Éric Dupond-Moretti et Stanislas Guerini, trois ministres qu'elle considère "à contre-courant de MeToo". "Nous condamnons fermement ces trois nominations", ont affirmé dans un communiqué les militantes, y voyant la "preuve" que "la nomination d'une femme à Matignon ne fait pas une politique féministe". Gérald Darmanin, reconduit à l'Intérieur, est critiqué de longue date par les associations féministes pour avoir fait l'objet d'accusations de viol.
Dupond-Moretti "vrai militant anti-MeToo"
Éric Dupond-Moretti, maintenu à la Justice, "est un vrai militant anti-MeToo, opposé à la libération de la parole des victimes de violences sexistes et sexuelles", a dit à l'AFP Ursula Le Menn, l'une des porte-parole de l'association. Quant à Stanislas Guerini, qui fait son entrée au gouvernement comme ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, il a été vivement critiqué cette semaine pour avoir pris la défense d'un candidat de la majorité présidentielle aux législatives, condamné pour violences conjugales.
Jérôme Peyrat est "un honnête homme" et "je ne crois pas qu'il soit capable de violences sur les femmes", a estimé mercredi Stanislas Guerini, quelques heures avant que l'intéressé, face à la polémique, ne renonce finalement à sa candidature. Ces propos de Stanislas Guerini sont "inacceptables", selon "Osez le féminisme".
En attente de mesures fortes de la part de la Première ministre
Les militantes se disent prêtes à soutenir la Première ministre Élisabeth Borne et sa ministre de l'égalité entre les femmes et les hommes, Isabelle Rome si elles prennent des "mesures fortes" pour les femmes, notamment un budget d'un milliard d'euros pour lutter contre les violences conjugales.
"Nous jugerons les politiques portées et leur impact sur les droits des femmes indépendamment du sexe de la Première ministre", conclut l'association.