Les cinq "garants" désignés pour garantir l'"indépendance" du "grand débat national" ont affirmé mardi vouloir créer les conditions d'un débat pluraliste et transparent et s'assurer de "la neutralité stricte" des synthèses qui en seront faites.
"Nous sommes une instance indépendante qui ne reçoit d'instruction de personne et ne rend compte à personne, sinon à l'ensemble de nos concitoyens", a affirmé le politologue Pascal Perrineau, lors d'une conférence de presse conjointe avec les quatre autres "garants".
Permettre "une participation en confiance de chacun". Ils ont été désignés pour veiller au bon fonctionnement du grand débat lancé par le président Emmanuel Macron pour répondre à la crise des "gilets jaunes" et animé par deux ministres. La conduite du débat doit permettre, selon eux, "une participation en confiance de chacun". Ils entendent s'assurer pour cela de l'"accessibilité" de tous aux débats et de l'"impartialité et la transparence" de la collecte des contributions qui en seront issues.
Le collège veillera ensuite "à la neutralité stricte dans la mise en forme et la fidélité des synthèses qui en seront faites", a souligné Pascal Perrineau. Il sera "très attentif" aux modalités d'analyse de ces données, qui n'ont pas encore été arrêtées.
Les garants assisteront à des débats. Ils entendent privilégier "le collectif plutôt que l'individuel", a souligné Jean-Paul Bailly, ex-patron de la RATP, et le débat doit être la forme principale des échanges, plutôt que la consultation en ligne des citoyens. Le groupe émettra des avis, fera des propositions et s'exprimera en fonction du déroulement des débats, qui doivent se poursuivre jusqu'à mi-mars. Les "garants" se rendront également sur le terrain pour assister à des débats, et pourront être alertés par mail par les citoyens.
Ils ont aussi affirmé vouloir profiter des compétences de la Commission nationale du débat public (CNDP) et des garants qui lui sont attachés. La présidente de cette instance, Chantal Jouanno, avait annoncé le 8 janvier son retrait de l'organisation du grand débat et la fin de la contribution de la CNDP au 15 janvier.
Outre Jean-Paul Bailly, Pascal Perrineau, et Isabelle Falque-Pierrotin, le collège comprend Nadia Bellaoui, secrétaire générale de la Ligue de l'enseignement, et Guy Canivet, ancien membre du Conseil constitutionnel. Ils ont été désignés par le Premier ministre, les présidents des deux assemblée ou celui du Cese.