Les communes se font toujours tirer l'oreille pour construire du logement social, malgré la loi SRU qui impose d'en construire au moins 20% sur son sol. Le gouvernement a donc décidé de passer à la vitesse supérieure. Car pendant que certains édiles ne respectent pas la loi, trois millions et demie de personnes sont toujours mal logées en France. La grande offensive estivale que prépare le gouvernement risque de faire grincer quelques dents en mairie.
Une dizaine de villes tests. "On va taper fort et ça va faire du bruit" promet un ministre en charge de cette offensive. Dans le collimateur du gouvernement : une liste de 220 villes qui sont (très très) loin des 20% de logements sociaux, certaines passant même sous la barre des 10%. Une dizaine d'entre elles vont être choisies par le gouvernement, et leurs noms seront rendues publics mi-juillet.
Concrètement, dans ces villes, le Préfet va se substituer au maire, lui retirer l’autorité sur la gestion immobilière, préempter les terrains vacants et délivrer à sa place des permis de construire pour du logement social. Un coup de pression qui a un objectif : montrer aux autres villes ce qui se passera pour elles si elles ne réagissent pas très vite.
Réquisition des logements vacants du parc privé. L'offensive gouvernementale contiendra deux autres mesures fortes. Tout d'abord, les préfets pourront interdire ou bloquer toute transaction immobilière dans certains quartiers, comme mesure de rétorsion. But de la manœuvre : contraindre les maires à enclencher la construction de logements sociaux. Ensuite, pour générer de la mixité, le préfet pourra réquisitionner des logements vacants du parc privé pour y installer des demandeurs de logements sociaux à un loyer modique. Et c’est la commune qui devra payer la différence au propriétaire.