Les Grecs ont clairement refusé dimanche, par référendum, les réformes préconisées par les créanciers d'Athènes en échange d'une nouvelle aide financière. "Ce non très fort aura des conséquences, contrairement aux non français ou hollandais de 2015, enterrés à travers le traité de Lisbonne", a estimé lundi sur Europe 1 Jean-Pierre Chevènement, au micro de Wendy Bouchard. "Là, c'est difficile de faire comme s'il ne s'était rien passé". Pour l'ancien ministre, "les Grecs ont refusé le diktat des créanciers".
Jean-Pierre Chevènement estime désormais inévitable une sortie de la Grèce de la zone euro. Comme Alain Juppé, il préconise d'organiser dès maintenant ce processus. "Le bon sens serait de s'acheminer vers ce qu'on appelle un 'Grexit' amical", a déclaré Jean-Pierre Chevènement. "J'entends par là une sortie accompagnée. On recréerait un euro-drachme, qui serait lié à l'euro", a précisé le président du club République moderne. "Cela donnerait à la Grèce une possibilité de voir croître son économie, d'attirer davantage de touristes, de rétablir une balance agricole excédentaire, de développer des services", a poursuivi l'ancien sénateur du Territoire de Belfort, pour qui la Grèce "est un pays qui a beaucoup d'atouts".
Fidèle à ses positions souverainistes, Jean-Pierre Chevènement a également sévèrement critiqué le fonctionnement de la zone euro. "Le système de la monnaie unique est un système mal foutu", a-t-il asséné, fustigeant "une hérésie", "une idée mal conçue" qui "juxtapose trop de pays hétérogènes". "La Grèce est un cas limite, mais c'est vrai aussi avec le Portugal, l'Espagne, l'Italie et même la France", a-t-il estimé. "La zone euro aboutit à ce que la richesse s'accumule à un pôle et que la pauvreté grandit à l'autre. Ça ne marche pas".