Le Rassemblement national (RN) est divisé sur sa participation à la mobilisation contre la réforme des retraites. Marine Le Pen soutient "sans réserve" les grévistes, mais elle ne manifestera pas demain. En revanche, des responsables du parti seront présents dans les manifestations, affirme-t-elle. Une stratégie qui ne fait pas l’unanimité au sein du parti. "On peut être très fermement opposé à la réforme d’Emmanuel Macron sans forcément associer nos voix à la CGT", confie un élu.
Certains ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne manifesteraient pas, comme Thierry Mariani, ex-LR, élu eurodéputé sur la liste RN. "Ce n'est pas dans mon histoire politique de manifester. On peut être d’accord sur le fond et penser que la méthode doit avoir des limites. Une journée de grève, deux journées de grève d’accord. Ne bloquons pas un pays qui est déjà mal en point", argue-t-il.
Un défilé sans écharpe tricolore
D’autres élus seront dans la rue pour soutenir le mouvement social, comme Sébastien Chenu, député et porte-parole du Rassemblement national, qui défilera sans écharpe tricolore et sans préciser où, puisque la CGT est hostile à la présence de membre du RN dans les manifestations. "Je serai sur le terrain pour évidemment manifester ma solidarité avec les Français qui viennent exprimer leur défiance vis-à-vis, non seulement, du projet de réforme des retraites, mais également de la façon dont le gouvernement gère la vie quotidienne des Français depuis déjà un certain nombre de mois."
Derrière le soutien aux grévistes se cache une tentative de récupération de l’électorat de la France insoumiss. Un cadre du parti ne le nie pas mais se dit sceptique. "Je comprends qu’on veille parler à tous les électeurs, mais on brouille le message", déplore-t-il. Le Rassemblement national a annulé sa convention sur les élections municipales prévue dimanche en raison des difficultés qui s’annoncent pour se rendre à Paris.