Le fondateur de La France insoumise assure sur Europe 1 ne pas vouloir instrumentaliser la mobilisation contre les réformes du gouvernement.
Le deuxième round de la grève en pointillée de la SNCF a commencé samedi soir. De fortes perturbations sont attendues dans les transports ferroviaires dimanche, même si le taux de grévistes enregistré par le groupe est moindre que lors des premiers jours de grève, en début de semaine. Si la mobilisation s’installe dans la durée, l’opposition de gauche pourrait en ressortir grandie face au gouvernement, et faire oublier son incapacité à mobiliser six mois plus tôt lors de la réforme par ordonnances du code du Travail. "Nous ne sommes pas le centre de la lutte, le centre de la lutte est syndical aujourd’hui", assure pourtant Jean-Luc Mélenchon, invité dimanche du Grand Rendez-vous d’Europe 1/Cnews/ Les Échos.
Pas d'appel à la mobilisation. "Ce qui nous intéresse, c’est que le mouvement mûrisse, s’enracine et s’élargisse parce que c’est lui qui va finir par obtenir la victoire", a encore estimé le leader de La France insoumise. Se défendant de toute instrumentalisation, il assure que son parti n'a pas lancé d'appel à la mobilisation. "Nous soutenons des marches qui existent", précise-t-il.
Le cas Juppé. Alors que le Premier ministre Édouard Philippe a réaffirmé au Parisien que le gouvernement irait bien "jusqu'au bout" dans ses projets de réforme, Jean-Luc Mélenchon tient à rappeler l'exemple d'Alain Juppé, contraint d'abandonner son "plan Juppé" sur les retraites et l'Assurance maladie en 1995, face aux gigantesques manifestations. "Monsieur Édouard Philippe a tort de parler comme ça. On en a connu d’autres qui prétendaient être droits dans leurs bottes, et ainsi de suite, etc. Vous vous rappelez du 'Juppéthon' ? On comptait chaque semaine le nombre de [manifestants, ndlr]", ironise le député des Bouches-du-Rhône.
Une communication "disproportionnée". De son côté, Emmanuel Macron sera l’invité jeudi du 13 Heures de TF1, pour un grand entretien où il devrait évoquer sa réforme du rail. Sur ce point, Jean-Luc Mélenchon veut dénoncer une opération de communication : "Que le pouvoir défende sa réforme, c’est normal, c’est une démocratie. Mais que le chef de l’État vienne s’exprimer sur les cheminots au journal télévisé, en milieu de semaine, c’est disproportionné", estime-t-il. "La chose nouvelle qu’il pourrait dire, c’est comment, avec un nouveau statut, on va effacer 50 milliards de dettes", relève-t-il à propos de l’un des points de crispation de la réforme : la fin du statut actuel des cheminots à l’embauche, ce dernier étant invoqué comme l'une des causes de l'endettement du groupe public. "Ce chantage à la dette est ridicule", conclut le député.
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