Un temps pressenti pour prendre les rênes de la République en marche, Benjamin Griveaux ne sera finalement pas élu le 18 novembre prochain délégué général du mouvement. Le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie laisse la place à Christophe Castaner, choisi, dit-on, par Emmanuel Macron. Une version qu’il conteste.
"Macron a eu son mot à dire, à l'évidence." "Ça a été beaucoup présenté de cette manière-là. Depuis un peu moins de deux ans, on a toujours fait des choix collectifs", a assuré Benjamin Griveaux, invité d’Europe matin mercredi. "Les marcheurs de la première heure, on a discuté pour savoir qui ferait un bon chef d’équipe dans cette période importante et notre choix s’est arrête collectivement sur Christophe Castaner pour plusieurs raisons", a-t-il insisté. qui a tout de même admis : "Si vous me demandez si Emmanuel Macron a eu son mot à dire et qu’on en a discuté avec lui, à l’évidence. Mais c’est aussi un choix collectif."
"Un marcheur de la première heure". Première raison, selon Benjamin Griveaux : "C’est un marcheur de la première heure", a rappelé le secrétaire d’Etat. "C’est important d’avoir quelqu’un qui a l’historique du mouvement, qui connaît la philosophie avec laquelle on a construit ce mouvement et les raisons pour lesquelles les gens nous ont rejoints. On a besoin de gens qui étaient là dès le départ", a-t-il développé.
"L’historique personnel de Christophe". Par ailleurs, "c’est un élu de terrain, un homme expérimenté", a poursuivi Benjamin Griveaux. "Je l’ai découvert lors des élections régionales, où il a eu le courage de ne pas se maintenir au second tour, et d’appeler à voter sans ambigüité pour Christian Estrosi, pour faire battre le Front national. C’est aussi un élément important, l’historique personnel de Christophe", a expliqué le secrétaire d’Etat, évoquant un "souvenir" précis de la dernière campagne présidentielle. "On était à Toulon. C’était un meeting où les militants du Front national empêchaient à nos adhérents d’entrer physiquement. Il avait donné un discours particulièrement touchant, imprégné de cette élection régionale dans laquelle il a été confronté au Front national", a-t-il raconté. "Pour moi, c’est ça Christophe Castaner. Il aura ce talent-là à la tête de La République en marche."
"Porte-parole, vraisemblablement, c’est compliqué". Benjamin Griveaux a aussi estimé que Christophe Castaner pourrait rester au gouvernement. "Porte-parole, vraisemblablement, c’est compliqué. En revanche, membre du gouvernement, rien n’est incompatible. C’est une décision qui appartient au Premier ministre et au président de la République", a-t-il affirmé. Assurant ensuite ne pas être déçu de ne pas avoir été choisi. "Ceux qui sont déçus n’ont pas de place dans notre aventure collective. Moi je suis ravi de rester à Bercy", a-t-il conclu.