Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont écharpés mercredi sur le sujet européen, le président sortant accusant son adversaire de "mentir sur la marchandise", la candidate de l'extrême droite considérant n'avoir "jamais vu les dirigeants français défendre les intérêts des Français" dans l'Union européenne.
"L'Europe, ce n'est pas tout ou rien, ce n'est pas +on prend tout et on ne dit rien ou alors on ne prend rien+", a entamé Mme Le Pen, en disant "souhaiter rester dans l'Union européenne", mais "profondément la modifier pour faire émerger une alliance européenne des nations".
Vif échange sur la question du Mercosur
"Il y a toute une série de politiques de l'Union européenne avec lesquelles je suis en désaccord", a poursuivi celle qui concourt pour la troisième fois à l'élection présidentielle, en citant "la multiplication des accords de libre-échange où l'on vend des voitures allemandes, en sacrifiant des éleveurs à la concurrence des poulets du Brésil ou du bœuf du Canada", en référence au projet d'accord de libre-échange avec le marché américain.
"Quel poulet du Brésil ?", a demandé Emmanuel Macron, rappelant qu'il s'était "opposé" à l'accord de l'UE avec le Mercosur car "quand, nous, on demande à nos agriculteurs des choses, on demande la même chose en face".
La question russe au cœur des débats
"Ce que vous décrivez, ça ressemble à une bande à part", lui a rétorqué Emmanuel Macron, en l'accusant de "mentir sur la marchandise". "L'Europe est une copropriété, on ne peut pas décider seul de ripoliner la façade. Vouloir changer tout seul un club, c'est faire bande à part", a-t-il insisté.
"Vous proposez une alliance avec la Russie, c'est toujours dans votre programme, c'est étonnant", a-t-il encore dit.