Une enquête judiciaire a été ouverte à Cayenne après la découverte, il y a deux jours, d'un tag anti-blanc visant David Riché, maire de Roura et candidat à la législative partielle dont le premier tour est programmé le 4 mars, a-t-on appris samedi auprès du parquet.
"On ne veut pas de député blanc". "Riché, nou pa lé oune député blanc" : "Riché, on ne veut pas de député blanc", indique en créole l'inscription taguée sur le mur d'un poste EDF à quelques kilomètres de l'entrée de la ville de Kourou. "C'est visible de la route", a constaté Dominique Nugent, animateur d'émissions populaires sur une télé privée et directeur de campagne de David Riché. Dominique Nugent, qui a posté une vidéo du tag sur les réseaux sociaux, a ajouté que "David Riché avait déjà subi de telles attaques lorsqu'il s'est présenté à la mairie de Roura", où il a été élu lors des deux derniers scrutins municipaux.
"C'est un enfant du pays". Également président de l'association des maires, l'élu, dont les parents originaires de métropole se sont installés en Guyane il y a plusieurs décennies, est né à Cayenne. "C'est un Guyanais dans tous les sens du terme, c'est un enfant du pays", selon Roland Léandre, secrétaire général du Parti socialiste guyanais (PSG) qui soutient sa candidature. Dans un communiqué publié samedi le PSG "condamne avec véhémence ce genre de comportement ignoble qui consiste à cataloguer un homme, un Guyanais, un frère, juste parce qu'il a la peau blanche". "N'imitons pas ces adeptes d'un nouveau Ku Klux Klan noir", ajoute le communiqué du parti.
Élu de la 1ère circonscription mais candidat à la législative partielle dans la seconde, David Riché fait figure d'outsider derrière les deux finalistes de juin dernier, Davy Rimane, soutenu par la France Insoumise, et Lénaïck Adam (LREM), dont la victoire de 2017 a été annulée en décembre par le Conseil constitutionnel. Neuf candidats sont enregistrés pour cette élection même si la seule femme en lice a indiqué renoncer il y a quelques jours en raison d'un deuil familial.