Marine Le Pen, candidate Front national à la présidentielle, a dénoncé dimanche à Lille le "service cruellement minimum" des gouvernements successifs vis-à-vis de la Guyane, touchée depuis plusieurs jours par un mouvement social.
"J'ai vu et j'ai compris". "La réalité est que depuis dix ans, les gouvernements successifs se sont contentés pour l'outre-mer d'un service qui, à force d'être cruellement minimum, en est devenu coupablement insuffisant", a lancé la candidate du FN devant plusieurs milliers de partisans très enthousiastes au Zénith de Lille. "J'étais en Guyane il y a quelques semaines", fin décembre, a-t-elle rappelé. "J'ai vu et j'ai compris que nos compatriotes de Guyane n'en peuvent plus, ils sont comme nous tous, ils n'en peuvent plus d'une immigration massive; de l'insécurité qu'elle génère, quand 50% des détenus en Guyane sont étrangers; que la Guyane soit devenue le département le plus criminogène de France; de la saturation des services publics et de ne plus avoir accès à des services de santé débordés" a énuméré la dirigeante du FN.
"Si je n'excuse pas les blocages de ces collectifs citoyens, honnêtement je les comprends", a martelé Marine Le Pen, au sujet des barrages qui obstruent depuis jeudi des ronds-points stratégiques du littoral guyanais. Face à cette situation, "la ministre de l'Outre-mer n'a rien trouvé de mieux que de convoquer une réunion à la fin du mois sous les lambris de son ministère (...). Dans pareil état, mon ministre serait déjà à pied d'oeuvre pour dialoguer sur le terrain", a -t-elle soutenu.
"Un ministre d'Etat à l'Outre-mer". A un mois du premier tour de la présidentielle, à l'adresse de territoires où elle réalise des scores habituellement plus faibles qu'en métropole, Marine Le Pen a "voulu dire à tous les Français d'outre-mer : il est temps enfin que l'outre-mer soit traité à la hauteur de la chance qu'il représente pour notre pays. Il est grand temps d'y remettre de l'ordre". "Je nommerai un ministre d'Etat de l'Outre-mer et de la Mer qui, en Guyane, s'attellera à la lutte contre l'immigration, l'insécurité, au développement économique, au travail de désenclavement", a-t-elle promis, si elle parvenait à l'Elysée, sous les "On va gagner" répétés du public. Malgré l'envoi d'une mission interministérielle, 37 syndicats réunis au sein de l'Union des travailleurs guyanais (UTG) ont voté une grève générale, à compter de lundi.