Benoît Hamon a accusé jeudi Emmanuel Macron de "singer", avec le revenu universel d'activité annoncé au sein du "plan pauvreté", la mesure phare de son programme de candidat à la présidentielle 2017, le revenu universel d'existence.
Le chef de l'État a présenté la mise en place en 2020 du RUA, "qui fusionne le plus grand nombre possible de prestations, et dont l'État sera entièrement responsable", pour allouer une "part de revenu digne" qu'aura chaque citoyen "dès que ses revenus passent en dessous d'un certain seuil".
"Ce qui faisait ricaner s'impose dans le débat public". "Il y a une volonté de récupérer, singer une proposition qui est déjà faite", a dénoncé auprès Benoît Hamon, fondateur du mouvement Générations, qui se félicite cependant que "ce qui faisait ricaner s'impose dans le débat public". "Le président de la République est venu piocher dans mon programme une référence indiscutable dans la lutte contre la pauvreté", a-t-il ajouté.
Toutefois, estime Benoît Hamon, le RUA est très différent de sa propre idée de revenu universel, car "c'est un RSA conditionnel, le président a beaucoup insisté sur les contreparties".
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Dans son programme, le candidat Hamon ne posait aucune condition au fait que, dès 18 ans, toute personne gagnant moins de 1,9 smic brut par mois touche automatiquement une aide, dont le montant aurait été supérieur au RSA.
Hamon pas d'accord avec les conditions posées par Macron. Emmanuel Macron a pour sa part disserté sur le nécessaire équilibre, selon lui, entre droits et devoirs : "Nous veillerons à ce que les devoirs soient respectés, c'est-à-dire que chacun s'efforce réellement de retrouver une activité". "On conditionne la reconnaissance de la dignité au fait que les personnes accèdent à l'emploi, dans un pays qui diminue le nombre d'emplois disponibles", s'est insurgé Benoît Hamon.
"Cette idée selon laquelle on conditionne les droits fondamentaux reconnus par la Déclaration universelle des droits de l'Homme est un recul absolument incroyable", a-t-il pointé, alors qu'"on n'exige aucune contrepartie aux quelques familles" qui ne paieront plus l'ISF.