Najat Vallaud-Belkacem a contribué à sa manière à l'union du parti socialiste dans Libération. Si Benoît Hamon l'emportait en mai, Najat Vallaud-Belkacem aimerait rester ministre de l'Education nationale, indique-t-elle dans un entretien à Libération mardi.
L'Éducation nationale a besoin "d'un ministre durable". A la question de savoir si elle aimerait rempiler en cas de victoire de Benoît Hamon, la troisième ministre de l'Education du quinquennat a répondu : "Vous décidez rarement de ces choses là, mais oui, le meilleur service à rendre à l'Education nationale, au-delà des personnes, serait de lui consacrer un ministre durable qui conduise une politique cohérente sur le long terme".
"Ce qui fait le plus de mal" au ministère, ce sont "les retournements de situation permanents", a-t-elle estimé, évoquant des professeurs qui "exècrent ces allers-retours où on leur fait faire des choses pour expliquer cinq ans plus tard que c'est exactement le contraire qu'il fallait faire".
Hamon a fait "adopter des textes intéressants". Najat Vallaud-Belkacem, qui avait plaidé pour une candidature de François Hollande puis a soutenu Manuel Valls, s'est maintenant rangée derrière le vainqueur de la primaire. "Benoît Hamon n'est pas le doux rêveur que certains ont décrit", a-t-elle assuré, saluant "quelqu'un qui a exercé des responsabilités durant ce quinquennat et qui a fait adopter des textes intéressants". Concernant le programme éducation de Benoît Hamon, elle est "en train de rédiger (ses) propositions pour l'enrichir".
"Il sait ce qu'est le dialogue social, il connaît la nécessité de trouver des équilibres, il a conscience qu'un budget doit être tenu", a-t-elle poursuivi, alors que son projet de revenu universel a été très critiqué, y compris dans son parti.
Ce week-end, qui a vu Benoît Hamon être investi, "on est vraiment entré dans le temps de la campagne présidentielle, du débat" et "donc de la comparaison des projets", a estimé Najat Vallaud-Belkacem, pour qui "la dynamique est du côté de Benoît Hamon".