Le candidat socialiste à la présidentielle prône le "Made in France" et n'exclut pas des nationalisations dans son programme qu'il dévoile jeudi.
Benoît Hamon, candidat socialiste à l'élection présidentielle, prône le "Made in France" et n'exclut pas des nationalisations dans le programme qu'il dévoilera jeudi, intégrant quelques propositions de ses anciens adversaires de la primaire organisée par le PS. Il entend réserver 50% des marchés publics aux petites et moyennes entreprises françaises, "une mesure qui fait véritablement de la commande publique un levier à partir duquel nous pourrons stimuler le tissu économique local", explique-t-il au Parisien daté de jeudi.
Une main tendue vers Montebourg. Cette proposition, directement inspirée de celle formulée par Arnaud Montebourg durant la primaire, est "une des plus importantes de mon programme économique", a insisté l'ancien ministre de l'Éducation. Comme Arnaud Montebourg, Benoît Hamon ne s'interdit pas "de nationaliser temporairement" pour "maintenir la compétitivité de notre industrie et les emplois", a-t-il aussi assuré. Cette main tendue en direction de son ancien rival, également matérialisée par l'instauration d'une "taxe sur les super-profits des banques", préfigure l'esprit de l'ensemble du programme qu'il doit dévoiler jeudi midi.
Un programme enrichi dans une optique de rassemblement. Benoît Hamon avait effectivement promis "d'enrichir" son projet initial des propositions des uns et des autres, dans une optique de rassemblement. Ainsi, comme Vincent Peillon et Arnaud Montebourg, Benoît Hamon veut "élargir" le droit aux allocations familiales dès le premier enfant. Mais il défend également ses mesures originales, comme le revenu universel d'existence qui, dans un premier temps, "s'adresse à tous les travailleurs gagnant entre 0 et 2.800 euros brut". "C'est un soutien au pouvoir d'achat pour 19 millions de Français", a plaidé le candidat.
Légalisation du cannabis. Benoît Hamon précise aussi les contours de sa "taxe robot" qui servira à "financer un fonds de transition travail dédié à la formation et au retour vers l'emploi des personnes dont le travail est désormais effectué par une machine intelligente", a-t-il détaillé. Enfin, lui qui compte légaliser le cannabis pour "tarir le trafic", a indiqué qu'il y aurait "des points de vente d'État, avec des prescriptions de santé éventuellement".