Benoît Hamon a estimé lundi qu'il existait un espace politique "considérable" pour la gauche, "entre l'impasse du néolibéralisme" et celui d'une "réplique nationaliste", et a souhaité pouvoir mener des "alliances" et construire un "bloc progressiste" au niveau européen. "Je veux rejeter le modèle néolibéral, mais pas l'Europe avec", a assuré Benoît Hamon sur franceinfo, se disant à nouveau "en désaccord" avec le patron de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon sur la question européenne. "Mon objectif est de participer à la construction d'un bloc progressiste", au niveau européen, "qui rejette le modèle néolibéral, qui voie indépendamment de la modification des traités tout ce qui peut être fait", a-t-il expliqué, précisant y travailler avec l'ex-ministre grec Yanis Varoufakis.
"L'enjeu, ce sont les alliances". "Entre l'impasse du néolibéralisme et l'impasse d'une réplique nationaliste, l'espace politique est immense", a-t-il affirmé, persuadé que "l'enjeu, ce sont les alliances". "Avec des communistes, avec Europe Ecologie-Les Verts, avec des socialistes, avec de la gauche citoyenne et solidaire, cet espace-là pourra être considérable", a-t-il insisté. "La question c'est : sur la BCE, sur la gouvernance de la zone euro, sur les fonds structurels, sur l'harmonisation fiscale et sociale, comment cela se décline-t-il?", a-t-il poursuivi.
"Attentif" à l'élection du chef de file du PS. Alors que son Mouvement du 1er juillet (M1717), lancé après les défaites socialistes du printemps, doit fixer le week-end prochain son identité et sa stratégie, Benoît Hamon a indiqué qu'il prévoyait d'annoncer l'adhésion de 40.000 membres. Le questionnaire en ligne proposé à ses sympathisants a obtenu "près de 30.000 réponses", a-t-il précisé. L'ex-socialiste a aussi assuré qu'il serait "attentif" à l'élection du chef de file du PS lors du Congrès d'avril, et qu'il attendait de voir "si le PS se dote d'un premier secrétaire qui s'inscrit dans une logique de rassemblement de la gauche", qui soit attaché aux "questions d'égalité" et à "la tempérance de notre modèle de développement".
"Des socialistes en peau de lapin". Interrogé sur l'ex-député PS Olivier Dussopt, nommé secrétaire d'Etat vendredi, Benoît Hamon a estimé que "le fantasme du pouvoir [...] étreint les cœurs à gauche comme à droite". "Comment est-ce qu'on peut être dans les discours attaché à l'amélioration du service public et ensuite accepter un poste qui va vous amener à supprimer 120.000 fonctionnaires ?", a-t-il demandé. "Ça s'appelle des socialistes en peau de lapin", a-t-il ajouté.