Les députés se prononceront la semaine prochaine sur le projet de loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes. Avec une mesure emblématique : la verbalisation du harcèlement de rue avec une contravention de 90 euros. "Pour les usagers, c’est une véritable problématique. Ces comportements sont récurrents, sont quotidiens et ils sont inacceptables parce que vous avez aujourd’hui des femmes qui doivent réfléchir à quel trajet elles vont devoir prendre pour aller travailler", estime au micro d'Europe 1 Alexandra Louis, députée LREM des Bouches-du-Rhône et rapporteure du projet de loi. "Il est important de protéger la liberté d’aller et venir des femmes et aussi leur vie privée", poursuit-elle.
Prescription des crimes sexuels sur mineurs. La députée est également revenue sur l'extension du délai de prescription pour les crimes sexuels sur mineurs, passant de 20 à 30 ans. "Cela répond à une véritable problématique", estime l'élue. "Certains phénomènes, notamment l'amnésie traumatique ou bien encore l'emprise, font que les victimes d'infractions et de crimes sexuels lorsqu'ils étaient enfants peuvent mettre beaucoup de temps" avant de porter plainte, analyse Alexandra Louis, estimant que cette mesure était "indispensable".
"Le choix de 15 ans est important". La députée a également défendu l'inscription dans le code pénal de l'âge de consentement, avec l'interdiction pour un majeur d'avoir une relation sexuelle avec un mineur de moins de 15 ans. "Le choix de 15 ans est important", poursuit-elle, estimant qu'avant cet âge, les mineurs n'ont pas le "discernement nécessaire". "Je ne laisserais personne dire que le texte n'avance pas", souligne-t-elle, en réponse aux critiques de certains députés, dont Clémentine Autain, qui estiment que le projet de loi ne va pas assez loin. "Tout n’est pas dans cette loi mais tout ne relève pas toujours de la loi", développe Alexandra Louis, pour qui ce texte comble des "vides juridiques".