Le Premier ministre Édouard Philippe a assumé mardi la hausse du prix du diesel, une "mesure courageuse" pour réduire "l'utilisation constante et croissante du fioul", alors que le gouvernement est accusé par une partie de l'opposition d'affaiblir le pouvoir d'achat des Français. "Nous avons indiqué très tôt que si nous voulions mettre en place la transition que beaucoup de Français attendent s'agissant de la prise en compte de l'économie 'décarbonée', il fallait envoyer un signal prix, donner une trajectoire carbone visible, prévisible et irréversible", a déclaré Édouard Philippe lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
Une hausse de 576 euros pour une famille d'ici 2022 ? "Nous voulons faire en sorte que l'utilisation constante et croissante du fioul ou du pétrole soit moins simple", a-t-il ajouté. Il répondait à une question de la présidente du groupe Socialistes et apparentés Valérie Rabault, qui a lancé : "Vous faites les poches des Français qui sont contraints de prendre leur véhicule, soit parce qu'ils habitent à la campagne, soit parce qu'ils n'ont pas accès aux transports en commun". Elle a chiffré le surplus de taxe sur le diesel, "pour une famille de deux parents, deux enfants", à "576 euros en 2022 par rapport à 2017".
Lorsqu'on dit qu'il faut décarboner l'économie, tout le monde est d’accord. Mais quand on applique ces beaux principes sur l'utilisation de l'essence ou du gazole, c’est plus difficile à assumer. Nous, nous prenons nos responsabilités. #DirectANpic.twitter.com/VUNNISejoa
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 23 octobre 2018
"Accompagner les plus fragiles". "Nous devons accompagner ceux qui sont les plus fragiles et qui subissent évidemment les prix et le coût", a concédé Édouard Philippe. "C'est ce que cette majorité fait quand elle développe la prime à la conversion, lorsqu'elle augmente le chèque énergie, lorsqu'elle mettra en place les instruments qui permettront le développement des transports collectifs, y compris dans les intercommunalités où il n'y a pas d'autorités organisatrices de transport", complète-t-il. "La réalité, c'est que sur cinq ans, le gouvernement a prévu de prélever 55 milliards d'euros via cette fiscalité écologique et figurez-vous que ce sont seulement 10 petits milliards sur ces 55 milliards qui vont finalement financer la transition énergétique", avait dénoncé, plus tôt devant la presse, le premier secrétaire du PS Olivier Faure.