Le meeting a comme un avant-goût de campagne présidentielle. Lundi en fin d'après-midi, les soutiens de François Hollande se mettent en ordre de bataille à Paris pour défendre le bilan du chef de l'État et remobiliser les militants. Stéphane Le Foll, fidèle parmi les fidèles, est à la manœuvre de cette contre-offensive, intitulée "Hé oh la gauche !".
Pas d'invitation pour Macron. Vingt-quatre ministres et secrétaires d'État seront présents, dont Najat Vallaud-Belkacem et Marisol Touraine. L'écologiste Emmanuelle Cosse et le radical de gauche Jean-Michel Baylet ont également été conviés pour élargir le rendez-vous au-delà des seuls socialistes. En revanche, ne cherchez pas Manuel Valls, qui ne rentre d'un déplacement au Mont-Saint-Michel que tard lundi soir, et ne pourra donc pas y être. Emmanuel Macron, lui, n'a pas reçu d'invitation. "Ça s'appelle "Hé oh la gauche !", on n'allait tout de même pas inviter quelqu'un qui passe son temps à dire que la gauche ne le satisfait pas", souffle l'un des organisateurs.
La gauche parle à la gauche sur des thèmes de gauche. Pas de pupitre, pas de discours pour les cinq membres du gouvernement qui prendront la parole face à un amphithéâtre de 400 places dans l'université Paris-Descartes. L'essentiel de ce meeting se fera sous forme de questions-réponses avec des militants. La gauche parlera à la gauche sur des thèmes de gauche, notamment l'éducation et le social. Généralisation du tiers-payant, créations de postes dans l'Éducation nationale, soutien aux emplois d'avenir… l'objectif, pour Stéphane Le Foll, est de montrer que tout n'est pas noir dans le bilan du quinquennat. Ou, comme il le dit lui-même, de "remettre l'Eglise au centre du village". "Soyons fiers de ce que nous avons fait depuis quatre ans" devrait être le refrain de cette musique bien rôdée.
"Oui, ça va mieux". Un message que François Hollande avait bien tenté de transmettre, il y a dix jours, lors de son passage sur le plateau de "Dialogues citoyens" sur France 2. "Oui, ça va mieux", avait alors affirmé le président. "Il y a moins de déficits, moins d'impôts, plus de compétitivité, plus de marges pour les entreprises, plus de pouvoir d'achat pour les salariés." Mais le chef de l'État n'avait pas été entendu. Reste à voir, donc, si "Hé oh la gauche !" peut être autre chose qu'un cri un peu désespéré.