Jean-Louis Debré demande aux personnalités politiques de ne pas se référer au général de Gaulle à tout va. Interrogé par Nathalie Levy sur Europe 1, l'ancien ministre de l'Intérieur pointe notamment du doigt Marine Le Pen à qui il demande "un peu de dignité et de sérieux" alors que son parti revendique l'héritage du chef de la France libre.
Alors qu'Emmanuel Macron a commémoré ce jeudi l'Appel du 18 juin prononcé par le général de Gaulle en 1940, Jean-Louis Debré pointe le "racolage" de certains responsables politiques, jeudi sur Europe 1. Fils de Michel Debré, Premier ministre du général, grand admirateur de Charles de Gaulle pour avoir grandi à ses côtés, l'ancien président du Conseil constitutionnel évoque, aussi, l'héritage d'un président "visionnaire", si convoité au sein de la classe politique française.
Comment le général de Gaulle aurait-il réagi au climat politique actuel en France ? Pour Jean-Louis Debré, "personne ne peut dire ce qu'il aurait fait". "Tout le monde se réclame aujourd’hui du général de Gaulle. Parce que plus personne n’incarne vraiment l’avenir et le rassemblement. Ils sont incapables, les uns et autres de proposer des idées aux Français", estime l'ancien président de l'Assemblée nationale.
"Il avait cette intuition fantastique de prévoir l’avenir"
Et Jean-Louis Debré de souligner les actes de bravoure du général de Gaulle, à son éposque : "Quand il a lancé son Appel du 18 juin, il a montré une fantastique capacité à imaginer que cette guerre allait devenir une guerre mondiale, qu’il fallait impérativement placer la France dans le camp des vainqueurs. Il avait cette intuition fantastique de prévoir l’avenir. C’était un visionnaire."
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80 ans après, toute la classe politique française se dispute encore l’héritage gaullien. À l'instar de Marine Le Pen qui a débarqué mercredi sur l’Île de Sein, là où se réunirent par bateaux une centaine de résistants pour rejoindre la Grande-Bretagne. Alors que la dirigeante du Rassemblement National se dit gaullienne mais pas gaulliste, Jean-Louis Debré pointe le manque de "dignité et de sérieux" de l'adversaire d'Emmanuel Macron au second tour des dernières élections présidentielles.
"Il ne faut pas prendre les Français pour des ignorants"
"Je n’ai pas à juger, mais parfois l’indécence dépasse parfois l’imaginable. Soyons sérieux, un parti politique d’extrême droite, qui a combattu toute sa vie contre le général de Gaulle, qui a accueilli dans ses rangs des hommes qui ont essayé d’assassiner de Gaulle et qui revendique aujourd’hui l’héritage du général... Il ne faut pas prendre les Français pour des ignorants. Trop c’est trop !" s'insurge l'homme politique français.