Hervé Mariton : "Je serai peut-être la surprise de l'élection présidentielle"

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R.Da. , modifié à
Hervé Mariton, invité lundi de la matinale d'Europe 1, fait partie des huit qualifiés pour la primaire à droite.
INTERVIEW

Un miraculé. Hervé Mariton, le député de la Drôme, a réussi in extremis à réunir le nombre de parrainages nécessaires pour valider son inscription à la primaire de la droite. "Je suis la surprise de cette primaire, je serai peut-être la surprise de l’élection présidentielle elle-même", a commenté le député de la Drôme au micro de Jean-Pierre Elkabbach ce lundi.

"Une relation de confiance". L'élu a tenu à saluer "la confiance d’élus locaux, la confiance des militants". "Pour les parlementaires, c’était un peu plus difficile parce qu’il y a eu beaucoup de pression, mais on y est arrivé", a-t-il souligné. "C’est aussi, concernant les parlementaires, le résultat de mon travail qui crée une relation de confiance". Néanmoins, les chances d’Hervé Mariton d’accéder au second tour de cette primaire semblent plutôt maigres, alors que toutes les enquêtes d’opinion annoncent un duel entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, le maire de Bordeaux continuant de devancer l’ancien chef de l’Etat.

Une primaire pour réunir la droite. Henri Guaino, qui n’a pas réuni le nombre de signatures nécessaires, a indiqué vouloir se lancer dans la course à la présidentielle, même sans l’investiture de son parti. À l’inverse, pour Hervé Mariton, il ne sera pas question de faire bande à part à l’issue du résultat de la primaire. "Les primaires vont permettre d’avoir un seul candidat au premier tour, sinon il y a un risque d’élimination du fait de la force du Front national", avertit-il. "Quand on s'engage à la primaire, on s’engage dans une dynamique qui est celle de l’élection présidentielle."

Une "obligation de signalement". L'ancien ministre de l'Outre-mer de Jacques Chirac est revenu, au micro d'Europe 1, sur les grandes lignes de son programme, notamment en matière de terrorisme, alors même que la veille le Premier ministre Manuel Valls, toujours au micro d'Europe 1, a fustigé les propositions de la droite en la matière et la menace qu'elles représentent, selon lui, pour l'Etat de droit. Hervé Mariton, de son côté, propose d'inscrire dans la loi une "obligation de signalement quand quelqu'un constate une dérive de radicalisation, un danger de terrorisme".

Pas de rétention administrative. Une mesure qui semble flirter avec la délation. "C'est la dimension délicate", reconnait le candidat. "Il faut que cela soit fait quand la personne à une conviction raisonnable […], il ne faut pas que ça se fasse par caprice", a-t-il indiqué. Il a également égratigné les propositions de ses concurrents, notamment la rétention administrative des fichés "S", une mesure défendue entre autres par Nicolas Sarkozy au nom du principe de précaution. "Au fond, mettre tous les fichés "S" en rétention, c’est impossible numériquement et juridiquement. On va me dire qu’on peut toujours imaginer les lois qui le permettraient... la réponse est non".

Sarkozy, l'adversaire rêvé de la gauche ? "Je pense qu’il faut trouver des réponses opérationnelles. Quand vous avez des réponses en apparence viriles mais impraticables, non ! Je ne vends pas de l’illusion aux Français", a-t-il déclaré. Concernant Nicolas Sarkozy, dont Manuel Valls a considéré dimanche que les propositions "gagngren[aient] une grande partie de la droite", et que François Hollande a largement visé dans son discours de jeudi salle Wagram, Hervé Mariton déclare : "Nicolas Sarkozy est peut-être l’adversaire dont François Hollande, ou un autre à gauche, rêve, et ça, ça n’est pas un avantage pour Nicolas Sarkozy".