François Hollande, discret depuis son départ de l'Élysée le 14 mai sans être totalement effacé, a rompu vendredi soir à Arles son silence en prononçant un discours sur le thème de l'engagement, et en vantant au passage son bilan à la tête de l'Etat.
"Dans certaines périodes l'impopularité est nécessairement au rendez-vous", et il faut espérer que "l'histoire vous rende justice", a philosophé l'ancien président, s'exprimant devant environ 300 personnes en conclusion des travaux des "Napoleons", un réseau d'acteurs de l'innovation.
"L'idée que l'on aurait pu faire davantage, oui". L'ancien président ressent-il de la frustration après avoir quitté l'Elysée ?, lui a-t-il été demandé. "Moi je crois que pour tout président, même celui qui a fait quatorze ans de mandat, (...) François Mitterrand, je suis sûr que quand il est parti il avait quand même de la frustration. L'idée que l'on aurait pu faire davantage, oui, l'idée que les résultats auraient pu apparaître plus tôt, sans doute. Finalement sur un septennat c'était possible", a-t-il répondu dans un demi-sourire.
Plus tôt dans la journée, l'ex-chef de l'Etat avait plus directement loué son bilan devant la presse. "Le temps de la récolte arrive, on le voit bien. J'avais encore sous les yeux des statistiques sur les créations d'emplois au cours du premier semestre, je laisse une situation qui, je crois, peut être utile à mon successeur" Emmanuel Macron, a-t-il souligné.
Aucun commentaire sur l'actualité. Durant son intervention de près d'une heure devant les "Napoleons", l'ex chef de l'Etat s'est gardé de tout commentaire direct sur l'actualité politique, respectant sa promesse d'observer une certaine "réserve", au moins dans une "première période". Interrogé sur le rôle de la puissance publique, il a cependant semblé se faire l'écho de certaines associations, qui critiquent le désengagement de l'Etat dans la gestion de l'accueil des réfugiés.
"Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'il y a des réfugiés, et il y a toujours eu une implication des associations très forte dans la politique d'accompagnement des réfugiés. Le risque c'est que l'Etat se défausse, délègue sa responsabilité à des associations, alors même que ce serait sa compétence. Ça ce n'est pas acceptable", a-t-il dit.