Le président français François Hollande a appelé samedi à renforcer la coopération contre la radicalisation islamiste au sein de l'espace francophone, à l'occasion de l'ouverture du 16e sommet de la Francophonie à Antananarivo où le thème de la lutte contre le terrorisme doit être abordé.
"Nous n'avons pas le droit d'abandonner des jeunes sans repères". "La France soutient la mise en place d'un réseau francophone de lutte contre la radicalisation pour échanger des informations, partager des pratiques efficaces et mettre en place des programmes partout où c'est nécessaire", a déclaré François Hollande dans un discours prononcé lors de la cérémonie d'ouverture du sommet.
"Nous n'avons pas le droit d'abandonner des jeunes sans repères, de les laisser ainsi vulnérables, atteints par les mensonges des mouvements fondamentalistes", a-t-il poursuivi. La présidence française travaille avec l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) depuis plus d'un an sur le renforcement de la coopération entre les États sur cette question, précise t-on dans l'entourage de François Hollande.
La crise migratoire au centre des débats. Avant le discours du président français, le sommet avait été officiellement ouvert par le président malgache Hery Rajaonarimampianina qui avait évoqué la crise des migrants et appelé à "multiplier les initiatives pour un monde plus juste". "Les vagues migratoires en provenance d'Afrique auxquelles nous assistons actuellement exigent des réponses politiques inclusives", a-t-il lancé à la tribune.
"La Francophonie doit être aux côtés des peuples qui se battent pour leurs aspirations à des élections libres et transparentes", a aussi déclaré François Hollande devant la vingtaine de chefs d'État et de gouvernement présents et notamment Ali Bongo récemment réélu à la tête du Gabon dans des conditions controversées.
Près de 274 millions de Francophones. Selon l'OIF, près de 274 millions de personnes peuvent être définies comme francophones de façon certaine dans le monde. Madagascar, qui accueille ce sommet pour la première fois, avait été suspendu de l'OIF de 2009 à 2014, suite à un coup d'État de l'ex-président Andry Rajoelina qui avait conduit à une période d'instabilité politique. Une déclaration doit être signée dimanche pour clôturer ce sommet biennal.