Après les doutes, la polémique. François Hollande ne savait pas exactement, avant sa visite officielle, s'il serait reçu par Fidel Castro. Cela a finalement été le cas, pendant 50 minutes, lundi. Mais à droite, cette rencontre ne passe pas : "rendre hommage et qualifier Fidel Castro de 'dernier grand personnage du XXe siècle' est une grave faute morale", synthétise Sébastien Huyghe, porte-parole de l'UMP.
"Créer entre la France et Cuba une nouvelle étape de partenariat". Des attaques qui n'émeuvent pas pour autant le chef de l'Etat, qui les balaye d'un revers de la main : "Je pouvais venir à Cuba parler de partenariat, parler d'avenir et ignorer l'histoire, ignorer les quarante années pendant lesquelles Fidel Castro a été responsable du pays, avec ce que l'on sait, et j'aurais pu ne pas accepter de le rencontrer?", s'est-il étonné lors d'une conférence de presse à Port-au-Prince. Selon lui, "cela aurait été justement une des façons, en ignorant le passé, d'ignorer les possibilités de l'avenir".
"Qu'est-ce qui peut être utile pour l'avenir ?" "Le sens de ce voyage n'était pas de donner un blanc-seing à qui que ce soit, c'était de pouvoir créer entre la France et Cuba une nouvelle étape de partenariat pour que le blocus puisse être levé et que Cuba puisse être une île ouverte au monde", a expliqué le chef de l'Etat. Pour finir, le président français s'est adressé plus directement à ses opposants : "A un moment donné il faut savoir se dire : qu'est-ce qui peut être utile pour l'avenir ? (...) L'important pour ceux qui veulent revenir au gouvernement et diriger le pays, c'est qu'ils puissent garder cet acquis".