Jean-Marie Le Guen était l'invité d'Europe soir vendredi.
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T.M. , modifié à
Alors que plusieurs au sein de la majorité s'interrogent sur l'opportunité d'une candidature de François Hollande en 2017, Jean-Marie Le Guen, lui, appelle sur Europe 1 à respecter sa future décision.
INTERVIEW

L'onde de choc n’en finit plus de se répandre. François Hollande a beau avoir adressé vendredi un courrier d'excuses au Conseil supérieur de la magistrature et aux principaux magistrats de France, ulcérés par ses déclarations sur la "lâcheté" de l'institution judiciaire, son propre camp s’interroge désormais ouvertement sur l’opportunité pour le chef de l’État de se présenter en 2017.

Des fissures au sein de la majorité. Manuel Valls, que l'on dit prêt à se présenter si François Hollande renonçait à briguer un second mandat, a ainsi déclaré, non sans une pointe de mystère : "Je sais ce que je peux représenter pour le pays". Claude Bartolone, lui, n’a pas pris de détour. "Un président doit entretenir le feu sacré de la République. Il y a un grand besoin d'explication pour comprendre s'il veut vraiment être candidat", a souligné le président de l’Assemblée nationale.

"Le plus raisonnable, c’est de s’en remettre à sa décision". "Je ne suis pas dans le commentaire, moi", insiste de son côté Jean-Marie Le Guen sur Europe 1. "Il faut analyser les choses froidement. Il y a des éléments objectifs, la réalité d’un bilan. Pour le reste, le président de la République a annoncé qu’il donnerait sa décision début décembre. Je pense que le plus raisonnable, c’est de s’en remettre à sa décision", confie encore le secrétaire d'État aux relations avec le Parlement, qui nuance légèrement : "il est libre de s’exprimer plus tôt mais je ne suis pas dans une demande par rapport à ça. Sa réflexion doit être menée. Je lui fais confiance pour faire les choix qui seront les plus importants."

Entendu sur europe1 :
Peut-être doit-il plus parler aux Français.

"Le bilan est là". Ses choix seront en tout cas mûrement réfléchis. En août, dans l’avion le ramenant de Rio, où il était allé défendre la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024, François Hollande confiait ainsi : "une décision d'être candidat doit être fondée sur d'autres arguments que la seule continuité. Il faut une raison suffisamment forte. Le bilan ne suffit pas". C’est pourtant l’argument principal de Jean-Marie Le Guen, qui suivrait sans aucun doute son président si course au deuxième mandat il devait y avoir. "Le bilan est là et contrairement à ce que l’on peut entendre, ce bilan est bon. Il ne faut pas maintenant confondre les interrogations qui portent sur sa volonté personnelle, sur la manière dont il s’exprime, dont il mène ce combat et ce qui a été notre action collective."

Et de glisser, lui, le secrétaire d’État aux relations avec le Parlement, en première ligne, donc, pour mesurer le désarroi des élus de la majorité : "Peut-être qu’il parle trop à des journalistes. Peut-être doit-il plus parler aux Français. C’est ce que je ressens."