Pendant cinq mois encore, François Hollande est président de la République. En mai 2017, il devra laisser la place, puisqu’il a annoncé jeudi soir qu’il ne briguerait pas un second mandat. Il reste donc peu de temps au chef de l’Etat pour laisser sa marque dans l’histoire politique du pays. Cela passera, sans doute, par des actions à l’extérieur du pays, le traditionnel domaine réservé de l’hôte de l’Elysée. Sur le plan intérieur, François Hollande devra gérer le cas Manuel Valls, très probable futur candidat et toujours Premier ministre, et veiller tant à la mise en œuvre des textes adoptés qu’à la lutte contre le terrorisme.
Un ultime remaniement ?
Des remaniements, François Hollande en a mené un certain nombre depuis son accession à l’Elysée. 13 en tout, mais trois de grande ampleur : le 31 mars 2014 pour installer Manuel Valls à Matignon, le 25 août de la même année pour remplacer les frondeurs Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, et en janvier 2016 pour faire face au départ de Christiane Taubira. Dans les semaines à venir, il pourrait être contraint de changer pour la deuxième fois de Premier ministre, si Manuel Valls, une fois candidat, souhaite se consacrer entièrement à sa campagne. Le choix du nouveau chef du gouvernement lui incombera alors. Plusieurs noms circulent d’ores et déjà : Bernard Cazeneuve, actuellement ministre de l’Intérieur, Jean-Yves Le Drian, qui est à la Défense, voire Ségolène Royal, son ancienne compagne, actuellement titulaire du portefeuille de l’Ecologie.
Ce nouveau Premier ministre aurait avant tout en charge la mise en œuvre des réformes déjà votée, dont la fameuse loi Travail. Des décrets d’application du texte, violemment combattu dans l’hémicycle et dans la rue, sont actuellement progressivement publiés. Pour le reste, il s’agira surtout de terminer l’examen par le Parlement du budget 2017. Aucun grand texte n’est prévu d’ici à la fin février, quand la session parlementaire, la dernière du quinquennat hollande, prendra fin. Et quand commenceront les hostilités de l’élection présidentielle.
A l’intérieur, la lutte contre le terrorisme comme priorité
Si François Hollande ne pourra sans doute pas se contenter d’un Premier ministre à mi-temps, c’est que la France reste sous la menace terroriste. Impossible donc d’imaginer un chef du gouvernement à mi-temps, puisqu’à cette seule tâche il doit consacrer une grande partie de son énergie. Il y a quelques jours encore, la police arrêtait un commando prêt à frapper le 1er décembre. Si l’attentat n’avait pas été déjoué, ce n’est pas pour annoncer sa non-candidature que François Hollande aurait pris la parole jeudi soir. La priorité pour le futur gouvernement, même éphémère, sera donc de lutter contre le terrorisme. Une action qui se joue aussi hors des frontières.
A l’extérieur, la crise syrienne comme étendard
Et c’est particulièrement la crise syrienne qui devrait occuper François Hollande dans ce qu’il est convenu d’appeler le "domaine réservé" du président de la République, à savoir la politique extérieure. Dès samedi et dimanche, le chef de l’Etat sera à Abou Dhabi pour une conférence sur le patrimoine mondial culturel en danger, avec la Syrie dans tous les esprits. Le président de la République honorera par ailleurs rendez-vous diplomatiques et visites présidentielles.
Restaurer sa popularité
François Hollande est soucieux de la place qu’il laissera dans l’Histoire. Et pour l’heure, c’est celle du président le plus impopulaire de la 5ème République qui domine. Débarrassé des contingences politiques, des stratégies en tout genre, il a l’occasion, en cinq mois, de restaurer sa popularité. Son renoncement d’abord, devrait créer une vague de sympathie. Le spectacle de la primaire de la gauche, s’il est particulièrement délétère, pourrait aussi lui profiter. En ne se commettant pas dans ce spectacle, il en profitera par ricochet, faisant peut-être même naître un regret sur sa propre personne. Et inverser la courbe de sa popularité.