François Hollande a de nouveau réagi vendredi aux accusations de "cabinet noir" portées par François Fillon, accusant le candidat de la droite d'être "au-delà maintenant, ou en-deçà" de la "dignité" et de la "responsabilité" à respecter dans une campagne présidentielle.
"Nous n'avons pas à nous mêler des affaires. "Je ne veux pas rentrer dans le débat électoral, je ne suis pas candidat, mais il y a une dignité, une responsabilité à respecter. Je pense que François Fillon est au-delà maintenant, ou en-deçà", a déclaré le chef de l'Etat. Interrogé sur le supposé "cabinet noir" évoqué jeudi soir par François Fillon lors de l'Emission politique de France 2, François Hollande a répondu : "Ecoutez, il y a un cabinet heureusement, qui travaille, mais nous n'avons pas à nous mêler des affaires. Et vous savez ma position, ça a toujours été l'indépendance de la justice, le respect de la présomption d'innocence et ne jamais interférer. Je crois que c'est très différent de mes prédécesseurs".
"Tout est clair ici, et ce qui n'est pas clair, c'est ce que François Fillon dit justifier auprès de la justice", a encore déclaré François Hollande aux journalistes.
Un "scandale d'Etat". Mis en examen la semaine dernière notamment pour détournement de fonds publics et recel et complicité d'abus de biens sociaux après des soupçons d'emplois fictifs dans sa famille, François Fillon a dénoncé jeudi soir sur France 2 un "scandale d'Etat" et accusé François Hollande d'organiser à la tête d'un "cabinet noir" les fuites dans la presse sur ses affaires judiciaires.
"Un trouble insupportable" à la campagne. Le chef de l'Etat avait immédiatement "condamné avec la plus grande fermeté les allégations mensongères" de François Fillon, assurant n'avoir été "informé" des affaires concernant l'ancien Premier ministre que "par la presse". Les propos de François Fillon apportent "un trouble insupportable" à la campagne présidentielle, avait alors déclaré le président sortant, assurant que "le seul scandale ne concerne pas l'Etat, mais une personne qui aura à en répondre devant la justice".