François Hollande a dénoncé mardi ceux qui veulent faire passer les pauvres pour des assistés, attaquant implicitement la droite, et critiqué une partie du programme de François Fillon. Le chef de l'Etat s'est jusqu'à présent gardé d'exprimer un soutien à l'un des candidats à l'élection présidentielle d'avril-mai mais il distille au fil de ses interventions des remarques sur les valeurs qu'il juge nécessaire de défendre.
"Une présomption de culpabilité qui frappe les pauvres." "Il y a, et c'est ce qui s'est produit sans doute de plus cruel, depuis quelques années, la représentation insidieuse de la pauvreté comme de l'assistanat", a-t-il dit dans un discours sur la lutte contre la pauvreté au Conseil économique, social et environnemental. "Je ne suis pas sûr qu'il aurait été possible il y a 30 ans de penser que les pauvres étaient responsables de leur situation. Aujourd'hui, ces mots-là sont prononcés, cette thèse-là est énoncée et il y a comme une forme de présomption de culpabilité qui frappe les pauvres comme s'ils l'avaient cherché", a-t-il ajouté.
Hollande attaque une proposition de Fillon. François Hollande a ensuite attaqué plus directement une proposition de François Fillon sur la santé et les projets protectionnistes portés en particulier par le Front national. "Et puis, il y a l'attrait des fausses libertés, celle qui consisterait par exemple à se choisir une couverture santé sur le marché ou de fausses solutions de repli, d'oubli de la solidarité, du rejet de l'autre, et même d'une forme de discrimination insidieuse", a-t-il dit.