François Hollande se rend mardi à Saint-Nazaire, aux chantiers navals STX France, dont le carnet de commandes est plein jusqu'en 2020. Le chef de l'Etat cherche les signes d'une reprise économique, mais la géographie de ses déplacements récents et à venir signe aussi son engagement dans une campagne résolument anti-FN.
Marine Le Pen en ligne de mire. Ainsi, à l'Elysée, on n'en finit plus de se repasser les images de l'échange musclé entre François Hollande et Marine Le Pen, mercredi dernier au Parlement européen. Le président de la République lui-même théorise les choses, rapporte son entourage. A ses yeux, l'élection présidentielle opposera le "camp de la réaction" à celui de la "réforme". Et pour lui, le leader du camp réactionnaire, c'est Marine Le Pen. Exit la droite traditionnelle : François Hollande cible la patronne du Front national et elle seule. Nicolas Sarkozy et sa primaire ne sont pas invités. "Marine Le Pen, c'est le seul moyen de mobiliser notre camp", explique un proche du chef de l'Etat.
Morano au 20 heures, un scandale pour l'Elysée. François Hollande va même plus loin : pour lui, le discours dominant est devenu celui de la réaction. "La lepénisation des esprits progresse chaque jour", explique-t-on à l'Elysée. Au Palais, on était par exemple stupéfait de voir Nadine Morano invitée au journal de 20 heures de TF1 la semaine dernière. "Quel signal cela envoie-t-il ?" s'emporte un conseiller. "Soyez excessif, soyez outrancier et vous irez au 20 heures !"
Descendre dans l'arène. François Hollande, qui s'est trouvé très bon face à Marine Le Pen à Strasbourg, a l'intention de réitérer pendant la campagne des élections régionales. Ainsi, il compte bien descendre dans l'arène et riposter à Marine Le Pen ou à d'autres dès qu'il jugera que les valeurs de la République sont piétinées.