VISITE ÉCLAIR - Le président de la République a atterri mercredi soir au Bénin. Il se rendra ensuite en Angola et au Cameroun.
Le président français François Hollande a atterri dans la nuit de mercredi à jeudi à Cotonou (Bénin) entamant, en pleine crise grecque, une tournée éclair africaine de moins de 48 heures qui le mènera ensuite en Angola puis au Cameroun. Une visite éclair en Afrique... dans des pays qui ne sont pas tous des exemples de démocratie. Mais pourquoi le Président a-t-il choisi de maintenir cette visite ?
Le Bénin, le "meilleur" pour commencer. Ce voyage interpelle par sa brièveté et par les destinations choisies. Première destination de ce périple express : le Bénin, le pays le moins controversé de ce voyage. François Hollande est le premier président français à effectuer une visite d'Etat depuis celle de François Mitterrand en 1983. Il devrait s'attacher à souligner l'exemple de démocratie que représente ce petit Etat côtier ouest-africain qui a connu trois alternances démocratiques depuis 1990. Une justification pas totalement inutile alors que le président prendra ensuite la direction de l'Angola et du Cameroun, deux pays régulièrement critiqués par les associations de défense des droits de l'homme.
L'Angola pour signer des contrats. Mais les promesses de campagne du candidat Hollande qui conditionnaient la diplomatie française à l'excellence démocratique ont depuis longtemps cédé la place à la realpolitik. D'abord un certain réalisme économique en Angola où François Hollande viendra chercher des accords commerciaux dans un pays considéré comme le nouvel eldorado pétrolier africain. Et peu importe si le président José Eduardo dos Santos dirige son pays d'une main de fer depuis… 1979.
Le Cameroun pour remercier Paul Biya. Un réalisme sécuritaire ensuite au Cameroun où François Hollande viendra remercier le président Paul Biya pour son rôle dans la libération de la famille Moulin-Fournier, retenue en otage pendant deux mois par le groupe terroriste Boko Haram, en 2013. Et peu importe, là aussi, si Paul Biya, en fonction depuis 32 ans (1982), est souvent mis en cause pour son enrichissement personnel. La France a plus que jamais besoin de ses amis africains.