Alors qu'il est au bout du monde, François Hollande est rattrapé par les coups de Martine Aubry. En Argentine, il a été cueilli par la tribune du Monde "Sortir de l'impasse", cosignée notamment par la maire de Lille, Benoit Hamon et Daniel Cohn-Bendit. Ces derniers réclament un changement de ligne radical, sous peine, disent-ils, d'une défaite à la présidentielle de 2017. Le pacte de responsabilité, la déchéance de nationalité et la loi El Khomri sont notamment dans leur viseur.
L'esquive. La réaction du principal intéressé à cette attaque ? L'esquive. Le président de la République n'a fait aucun commentaire, comme si la tribune n'avait jamais existé. Seul indice de la gêne provoquée par la publication, la conférence de presse prévue en Argentine s'est opportunément transformée en "simple" déclaration solennelle, donc sans question de journalistes.
Les signataires et la primaire. Pour l'entourage du président, ce n'est pas la première fois que Martine Aubry s'attaque de la sorte à François Hollande. Mais pour eux, le chef de l'Etat "n'a pas à répondre toutes affaires cessantes. Ce n'est pas la maire de Lille qui va venir parasiter une visite diplomatique à l'autre bout du monde." Les proches du président expliquent aussi que François Hollande s'est plutôt penché sur les signataires de la tribune, soit les promoteurs de la primaire à gauche. "C'est donc pour lui une impression de déjà vu", disent-ils.
Le silence du président devrait toutefois se heurter aux questions des journalistes qu'il ne pourra pas éviter dans la poursuite de son voyage.