François Hollande a assuré vendredi ne jamais être "parti de la vie politique", et critiqué sans le nommer son successeur Emmanuel Macron, lors d'un discours à Cherbourg, dans la Manche, en forme de plaidoyer pour la social-démocratie. Le "libéralisme entretient le populisme, l'amplifie, le sert", a estimé l'ancien chef de l'État, qui s'affichait publiquement pour la première fois depuis son départ de l'Élysée au côté de Bernard Cazeneuve, son dernier Premier ministre.
"Une réforme n'est pas une conviction". Visant sans le nommer son successeur, l'ex-président a notamment souligné "la mise en cause des services publics et des fonctionnaires", ou encore "la diminution des droits sociaux, au nom du travail, avec des retraités qui sont maintenant montrés du doigt". "La première des leçons, c'est qu'il faut avoir des idées, des convictions pour mener la direction du pays, on ne peut pas être simplement dans la gestion et dans l'accumulation de réformes soi-disant indispensables", a-t-il souligné, en ajoutant : "Une réforme n'est pas une conviction". "Ce qui doit animer le président de la République, c'est une vision de l'avenir de son pays", a-t-il également insisté.
"On ne peut simplement être dans l'accumulation de réformes", assure François Hollande dans son discours de rentrée pic.twitter.com/cl1t4QmAB4
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"La gauche [...] est la mieux placée pour répondre aux trois enjeux essentiels de la planète". Face au populisme et au nationalisme "de nouveau au travail", il a en particulier tenu à expliquer la centralité qu'a, à ses yeux, la social-démocratie. "Qu'est-ce qu'il y a entre le populisme et le libéralisme ? Il y a le socialisme, la social-démocratie, la gauche de gouvernement (...), la mieux placée pour répondre aux trois enjeux essentiels de la planète et du pays", a-t-il avancé, évoquant la révolution.
"Entre le libéralisme et le populisme, il y a le socialisme", déclare François Hollande pic.twitter.com/uQ8WAtG5mO
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L'ancien président a ironisé sur un éventuel retour politique. François Hollande a ironisé sur les intentions que lui prêtent médias et personnalités politiques : "J'entends parler de retour, certains avec sincérité (...), d'autres avec effroi, (...) d'autres encore avec gourmandise. Je veux les rassurer : je ne suis jamais sorti, si ce n'est de l'Élysée (...), je ne suis jamais parti de la vie politique". "L'avenir de mon pays et la vie des Français sont des préoccupations légitimes de tout ancien président", a expliqué François Hollande. Tout en s'assignant aussi le rôle de "transmettre, faire que l'expérience acquise et la sagesse (...) puissent servir aux plus intrépides dans les générations qui viennent".