François Hollande a appelé samedi à Tulle, dans une allusion claire à la présidentielle de 2017, les Français à prendre leurs "responsabilités" face à la "surenchère" et la "brutalité", lors de ses vœux aux territoires, derniers de son mandat à l'Élysée. En épilogue d'un déplacement de deux jours en Corrèze, le chef de l'État a vanté, devant environ 1.500 personnes à Tulle, son bilan et distribué quelques avertissements, après avoir renoncé à briguer un second mandat. "Depuis 2012 je n'ai eu qu'une priorité : redresser notre pays et que personne ne soit laissé au bord du chemin", a-t-il d'abord défendu dans cette ville dont il fut maire de 2001 à 2008.
Le Président de la République @fhollande a présenté ses voeux aux corréziennes et aux corréziens cet après-midi à #Tullepic.twitter.com/0xSv91oEfy
— Préfet Corrèze (@Prefet19) 7 janvier 2017
"Tout peut basculer". Face à "ce qui nous menace", "il y a des moments où il faut prendre sa responsabilité. Celles et ceux qui sont au sommet de l'État d'abord, ceux qui exercent des mandats publics à l'évidence, mais aussi les citoyens", a-t-il prévenu. "Tout peut basculer. Vous le voyez dans l'outrance des propos, la surenchère, la facilité. Vous le voyez aussi dans la brutalité, avec tout ce qui est annoncé, comme si une bonne purge pouvait soigner le malade. Mais nous ne sommes pas malades. C'est cela qu'il faut comprendre. La France a toutes les conditions pour réussir", a-t-il lancé, visant une nouvelle fois le programme du candidat de la droite, François Fillon, sans le nommer.
"Les tentations sont là". "Je vous appelle à être vigilants. Autant de réformes que nécessaire, mais ne jamais remettre en cause la démocratie. Les tentations sont là. D'abord l'égoïsme des nations, qui finissent par penser qu'elles seraient mieux toutes seules que dans des ensembles plus vastes", a-t-il ajouté, visant implicitement la présidente du FN, Marine Le Pen. François Hollande a aussi glissé que les "grandes réformes sont celles qui ont traversé les alternances", rangeant dans cette catégorie l'abolition de la peine de mort sous François Mitterrand mais aussi "le mariage pour tous" sous son quinquennat.