Cinq jours après l'attentat de Nice, François Hollande s'est dit prêt mardi à prolonger l'état d'urgence au-delà des trois mois prévus, en le maintenant jusqu'à début 2017, lors d'une conférence de presse à Lisbonne. "Dès lors qu'il y a eu une attaque dont nous ne savons pas si elle peut donner lieu à des répliques (...) ma responsabilité et celle du Parlement c'est de prolonger l'état d'urgence, pour trois mois, même si je suis ouvert pour aller jusqu'à trois mois de plus".
Être "capables de réagir avec la force nécessaire". "Ce n'est pas simplement une proclamation : il y aura donc ce qui était déjà prévu dans le premier état d'urgence (...) et des mesures qui nous permettront de faire des perquisitions en plus des assignations. Nous pouvons également renforcer certaines dispositions dès lors que le juge constitutionnel nous en donne la possibilité", a ajouté François Hollande. "Les terroristes veulent nous diviser, nous monter les uns contre les autres", a insisté François Hollande après une rencontre avec le président Marcelo Rebelo de Sousa, ajoutant : "Il y a un devoir qui m'anime, que nous soyons unis, rassemblés, capables de réagir comme il convient avec la force nécessaire".
Jusqu'à fin janvier 2017. Le projet de loi que le gouvernement demande au Parlement d'adopter prévoit une prolongation de trois mois mais un consensus pourrait se dessiner sur six mois, jusqu'à fin janvier 2017. Ce régime qui facilite les perquisitions et les assignations à résidence est en vigueur depuis les attaques djihadistes du 13 novembre à Paris. Seront également réintégrées dans l'état d'urgence la possibilité de perquisitions administratives à toute heure sans l'aval d'un juge, ainsi que celle d'exploiter les données des ordinateurs et téléphones saisis.
"Je n'ajouterai pas des mesures aux mesures". "Je n'ajouterai pas des mesures aux mesures si je ne suis pas sûr qu'elles auront leur efficacité, surtout si elles seraient contraires à ce que sont nos principes de liberté et de vie en commun", a toutefois précisé le président français. Dans un climat politique marqué par la prochaine présidentielle et envenimé par les accusations de laxisme de l'opposition en matière d'antiterrorisme, le débat a lieu mardi devant les députés et mercredi devant les sénateurs. Pour la quatrième fois depuis novembre 2015 et cinq jours après l'attentat de Nice, l'Assemblée nationale est appelée à voter mardi soir une prolongation de l'état d'urgence.