Alors qu'il doit effectuer un déplacement en Isère jeudi, François Hollande a accordé un entretien aux quotidiens régionaux du groupe Ebra, dont L'Est républicain. Le président de la République, qui a présidé mercredi le Conseil des ministres de rentrée, s'y engage notamment à baisser les impôts en 2016, mais à une condition : que la croissance soit au rendez-vous...
"Si la croissance s'amplifie en 2016..." "Après une première baisse de la fiscalité en 2014 qui a concerné plus de 3 millions de ménages, elle est plus importante en 2015, puisque neuf millions de foyers fiscaux sont concernés", rappelle d'abord François Hollande. Avant de promettre : "si la croissance s’amplifie en 2016, nous poursuivrons ce mouvement car les Français doivent être les premiers bénéficiaires des résultats obtenus". La prudence est donc de mise, puisque après un bon premier trimestre, l'économie française a calé au deuxième trimestre 2015, avec une croissance zéro.
Pas d'impôt pour financer la transition énergétique. Interrogé sur l'éventualité d'une nouvelle écotaxe, d'une surtaxe diesel ou de hausse des taxes sur l'électricité pour financer la transition énergétique, François Hollande assure qu'"il n'est pas question de créer un impôt ou une taxe supplémentaire". "La transition énergétique ne doit pas être un prétexte pour augmenter les prélèvements", poursuit-il, insistant : "je m'y refuse". Pour le président, "il n'est pas question non plus que des contribuables payent pour les gaspillages et les pollutions qui ne sont pas de leur fait".
"Nous avons créé la contribution carbone qui s'applique à toutes les énergies fossiles (gaz, essence et charbon)" afin "de répartir la charge par rapport aux choix de consommation de chacun", rappelle-t-il cependant.
Les baisses de charges pour les entreprises seront maintenues. François Hollande réaffirme par ailleurs que les 41 milliards d'euros de baisses de charges prévus par son pacte de responsabilité en faveur des entreprises seront maintenus, repoussant ainsi une revendication des frondeurs du PS qui souhaitent qu'une partie de ces allègements aille aux ménages. "C'est la condition pour permettre aux entreprises d'investir et d'embaucher", fait-il valoir. Pour autant, des éléments pourront évoluer à l'intérieur de cette enveloppe. "Cela sera discuté avec les partenaires sociaux", indique-t-il. François Hollande plaide en faveur de "la stabilité dans les politiques conduites pour que les entreprises et les ménages aient confiance". "Par conséquent, les principes du pacte de responsabilité seront préservés", martèle-t-il.