Le contraste est saisissant. En France, François Hollande est le président aux sondages tous plus catastrophiques les uns que les autres, qui s'expose à des sifflets dès qu'il prend un bain de foule. À New York, où il s'est rendu lundi pour recevoir le prix d'"homme d'État de l'année" 2016 décerné par la fondation interconfessionnelle "The Appeal of Conscience", il a été accueilli en héros. Arrivé devant l'hôtel Waldorf Astoria, au coeur de Manhattan, accompagné par un cortège à l'américaine composé de policiers en Harley Davidson, le chef de l'État a eu droit à un discours d'Henry Kissinger, légende vivante de la diplomatie américaine.
Le rôle de la France. "Le président Hollande n'a laissé aucun doute sur le rôle de la France", a ainsi salué l'ancien secrétaire d'État, qui a remis lui-même le prix à François Hollande. "Du Mali au Moyen-Orient, la France a dessiné une position sans ambiguïté : nous éradiquerons le terrorisme parce que nous sommes attachés à la liberté partout dans le monde." Le président français ne peut que se réjouir de ce titre d'homme d'État de l'année, qui lui permettra de se distinguer de ses nombreux adversaires politiques en France, dans la perspective (probable) où il serait candidat à sa réélection.
Vers 2017. Pas question, donc, de bouder son plaisir. François Hollande a évoqué le 11-Septembre en s'adressant directement en anglais au public américain. "Ce jour-là, nous étions tous Américains", a-t-il déclaré. "Mais aujourd'hui, vous êtes tous Français parce que vous savez qu'on fait face à la même menace, le terrorisme." Son prochain pari, c'est que ce trophée lui permettra de gagner sa bataille, celle de 2017.