Hollande rendra hommage samedi aux Tsiganes internés par le régime de Vichy

François Hollande doit prononcer un discours très attendu par la communauté tsigane. © JOHN THYS / AFP
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avec AFP , modifié à

Des centaines de Tsiganes ont été internés pendant et après la Seconde Guerre mondiale en France.

François Hollande se rendra samedi à Montreuil-Bellay, dans le Maine-et-Loire, pour rendre un hommage très attendu aux Tsiganes internés par le régime de Vichy et jusqu'en 1946, effectuant la première visite présidentielle sur le site de cet ancien camp d'internement, a-t-on appris auprès de l'Élysée.

Une reconnaissance officielle de leurs souffrances. "L'esprit de ce déplacement est de rendre hommage à tous ces hommes, ces femmes et ces enfants, Tsiganes internés par le gouvernement de Vichy en 1940 et jusqu'en 1946, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale", a-t-on expliqué de même source. Soixante-dix ans après la libération des derniers Tsiganes internés en France, leurs descendants et les associations attendent une reconnaissance officielle de leurs souffrances.

"Travail de mémoire". François Hollande, a-t-on précisé à l'Élysée, "reviendra aussi sur la discussion en cours au Parlement dans le cadre de la loi 'Égalité et citoyenneté', (le député PS) Dominique Raimbourg ayant proposé l'abrogation de la loi de 1969 qui avait créé un livret de circulation pour les gens du voyage". Toujours selon la présidence, cette visite "s'inscrit dans le travail de mémoire que le chef de l'État a engagé depuis le début de son quinquennat pour réconcilier toutes les mémoires et n'en constituer qu'une seule, celle de la France".

6.500 nomades internés. Outre le chef de l'État, des membres du gouvernement, des élus et des représentants d'associations, une dizaine d'anciens internés à Montreuil-Bellay doivent assister à la cérémonie. Montreuil-Bellay était le plus grand des 31 camps gérés par les autorités françaises jusqu'en 1946, dans lesquels furent internés entre 6.000 et 6.500 nomades. Plus de 2.000 nomades, des Tsiganes mais aussi des sans domicile fixe de Nantes, y furent internés de novembre 1941 à janvier 1945. Une centaine périrent.

L'État avait franchi un premier pas vers la reconnaissance de la participation de la France dans cet internement familial en juillet 2010, par la voix de l'ancien secrétaire aux Anciens combattants Hubert Falco, en l'évoquant lors d'une "Journée nationale de la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'État français".