"Il est évident que Manuel Valls va se présenter. Mais la primaire n'est pas gagnée pour le Premier ministre. Cela va dépendre ce qui va se passer à la gauche du parti. Il peut perdre la primaire". Au lendemain de l'annonce de François Hollande, qui a affirmé ne pas briguer un second mandat, Olivier Duhamel, politologue et éditorialiste à Europe 1, met en garde contre des conclusions hâtives.
"L'évidence est qu'il n'y a pas d'évidence". "La leçon que nous devons tirer du 20 novembre, le 1er tour de la primaire de la droite et du centre, c'est que même quand un camp est faible, même quand un candidat est faible, rien n'est joué. Car les électeurs se déterminent dans les quinze derniers jours avant l'élection. C'est une évidence que François Fillon est le favori pour 2017. C'est une évidence que Marine Le Pen-François Fillon est le ticket probable pour le second tour, mais c'est une évidence qu'il n'y a pas d'évidence."
Les sondages avant annonce ne valent pas grand chose. "Un événement de cette nature, change complètement les choses", confirme Jérôme Sainte-Marie, président de la société d’études et de conseil PollingVox, invité vendredi sur Europe 1. Dans les sondages, Manuel Valls avait été testé comme une alternative à François Hollande, un candidat dissident. "Les sondages qui ont été fait avant cette annonce ne valent pas grand chose. Désormais, il va être testé comme solution au défaut de François Hollande."
La gauche déchirée. Toutefois, pour le sondeur, "il y a un autre problème plus fondamental pour la gauche". "La politique de François Hollande et de son Premier ministre ont profondément fracturé le pays mais surtout la gauche. Aujourd'hui on voit mal comment il pourrait y avoir une réconciliation".