François Hollande célébrait mercredi le centième anniversaire de la naissance de François Mitterrand. Alors qu’il touche le fond dans les enquêtes d’opinion, le président de la République a pris la parole sous la pyramide du Louvre, l’une des grandes réalisations de la présidence de François Mitterrand, devant un parterre de responsables politiques, parmi lesquels des anciens ministres et collaborateurs du quatrième président de la Ve République. Pour sa part, le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone, que l'on dit très fâché depuis la lecture du livre de confidences Un président ne devrait pas dire ça..., avait ostensiblement quitté le Louvre avant l'arrivée du président.
Deux premiers secrétaires. François Hollande a truffé son allocution d'allusions à sa situation passée et présente. Il a d'abord salué un François Mitterrand qui, "si soucieux de ses racines, regardait aussi au-delà de l’horizon". "Quelle leçons tirer de ce parcours ?", s’est interrogé le chef de l’Etat avant de brosser un portrait de l’ancien président évoquant en creux son propre itinéraire politique. François Hollande est notamment revenu sur les dix années passées par François Mitterrand à la tête du PS (1971-1981), dont il fut lui-même le premier secrétaire pendant onze ans (1997-2008).
Rassembler pour gouverner. François Mitterrand, "un homme qui n’a cessé de rassembler, rassembler la gauche pour ensuite rassembler le pays", a déclaré le président de la République, alors même que ses confidences, publiées par deux journalistes du Monde, interrogent depuis plusieurs jours sur sa capacité à représenter le camp socialiste à la présidentielle en 2017. "François Mitterrand savait attendre pour mieux durer", a encore relevé le président de la République.
" Il avait le sens des formules "
Un président attaqué... "par une partie de la gauche". "Il a reçu bien des hommages lors de sa disparition. Il faut rappeler toutes les critiques et contestations qu'il a pu subir", a noté François Hollande, faisant référence aux "outrages et outrances" dont François Mitterrand fut la cible. "Il fut attaqué par la droite parce qu'il était de gauche, par une partie de la gauche car il ne l'était pas assez ", a rappelé le chef de l’Etat, avant d’ajouter : "Il avait le sens des formules, et il lui est arrivé de blesser". Pour François Hollande, son prédécesseur a laissé un "testament à la gauche" : "se rassembler pour gouverner et gouverner pour réformer et changer le pays", a-t-il lancé sous les applaudissements d'une partie de l’assistance.
Selon un sondage publié mardi, seuls 4% des Français approuvent l'action de l'actuel chef de l'Etat, dont l'hypothèse d'une seconde candidature à l'Elysée semble un peu plus s'éloigner face à la défiance d'une partie des socialistes. En 1988, François Mitterrand était devenu le premier président de la Ve République élu deux fois au suffrage universel, remportant 54% des suffrages exprimés.