La sortie virulente d'Arnaud Montebourg dans le Journal du Dimanche a été diversement appréciée au sommet de l'Etat. "L'absurde conformisme bruxellois" de la politique de l'exécutif "est devenu une gigantesque fabrique à suffrages du Front national", a lancé l'ancien ministre dans ce texte cosigné avec le banquer d'affaires Mathieu Pigasse. À son arrivée à la dernière journée du congrès du PS à Poitiers, Manuel Valls, agacé, s'était gaussé de "ceux qui commentent, ceux qui font des tribunes exagérées, qui n'ont aucun sens avec la réalité, ceux qui, au fond, n'ont pu accepter de gouverner". Mais, selon les informations d'Europe 1, François Hollande, lui, a regardé tout cela d'un œil amusé.
Cambadélis "un peu étonné" de son attitude". Invité dimanche dernier depuis Poitiers du Grand Rendez-vous Europe 1-Le Monde-iTélé, Jean-Christophe Cambadélis, le patron du PS, était également revenu sur le discours au vitriol de l'ancien ministre socialiste, se déclarant notamment "un peu étonné" de son attitude", et faisant valoir qu'il "avait toute la possibilité" de déposer un texte pour le congrès et de parler devant les militants".
Hollande "plaint" les frondeurs. Certes, pour le chef de l'Etat, Arnaud Montebourg a deux ans de retard : la politique économique européenne a déjà été réorientée et cette charge contre Bruxelles n’est plus justifiée, estime-t-il. Voilà pour le fond. Mais sur la forme, François Hollande s'amuse de la démarche. Et n'oublie pas de se moquer de ses "amis" les frondeurs, qui se sont fait complètement voler la vedette par l'ancien ministre du Redressement productif. "Je les ai plaint. Je leur envoie mes encouragements", glisse ironiquement le président.