François Hollande recommande dimanche dans une interview aux journaux du groupe Ebra de ne "jamais se laisser emporter par tel ou tel bout de phrase, sorti de son contexte", en réaction à l'émoi suscité par ses confidences aux auteurs du livre Un président ne devrait pas dire ça...
"Je peux entendre les doutes et les impatiences". "Il ne faut jamais se laisser emporter par tel ou tel bout de phrase, sorti de son contexte. Ce qui m'importe, et je ne cesserai de le faire, c'est de restituer la cohérence de mon action", dit le président de la République, qui réaffirme qu'il prendra sa décision sur une éventuelle candidature "au début du mois de décembre". "Je peux entendre les doutes et les impatiences, mais mon devoir, avec le gouvernement de Manuel Valls, est d'avancer et d'agir sans relâche pour les Français et notamment pour faire baisser le chômage", explique-t-il. Et le chef de l'État de souligner que malgré les "nombreuses épreuves" traversées par le pays depuis 2012, les "nombreuses crises" auxquelles il a dû faire face, il a "toujours tenu bon".
"Les critiques d'une minorité nuisent à la perception de la cohérence". Interrogé sur le souhait des "frondeurs" de ne pas voter le dernier budget du quinquennat, François Hollande défend "un budget de progrès, un budget de gauche", dont il ne voit pas "comment un député de la majorité pourrait ne pas (le) voter". "Depuis quatre ans et demi, les critiques d'une minorité, c'est vrai, nuisent à la perception de la cohérence. Mais, avec le recul, nous pouvons maintenant apprécier l'action menée depuis 2012. Nous avons redressé le pays tout en préservant notre modèle social (la santé et les retraites). Nous devons revendiquer ce bilan", assure-t-il.
Pour le chef de l'État, la droite prépare à rebours de ce qui a été fait par la gauche un "programme de régression pour le plus grand nombre et de redistribution en faveur des plus privilégiés". "On ne fera pas avancer notre pays au bénéfice d'une minorité de concitoyens", assène-t-il.