Le chef de l’Etat va donner lundi la sixième conférence de presse semestrielle de son quinquennat. Au menu : les migrants, la fiscalité et l’emploi. Mais pas seulement.
Il connait désormais l’exercice sur le bout des doigts. Lundi, à 11 heures, François Hollande donnera la sixième conférence de presse semestrielle de son quinquennat. Le chef de l'Etat, qui entame les 20 derniers mois de son mandat avec une popularité toujours aussi faible - un sondage le donne même éliminé dès le premier tour - a plusieurs dossiers brûlants sur la table. Tour d’horizon.
• LA CRISE DES MIGRANTS
Certains, à gauche comme à droite, ont reproché à la France d’être à la remorque de l’Allemagne sur ce sujet qui agite toute l’Europe. Jeudi, François Hollande a pourtant écrit une lettre commune avec Angela Merkel à l’attention des autorités européennes, où ils détaillent leurs propositions. Objectif des deux dirigeants : "organiser l'accueil des réfugiés et une répartition équitable en Europe" des familles qui fuient principalement la Syrie en guerre. François Hollande devrait être amené à préciser sa position sur le sujet. On lui prête même l’intention de s'exprimer sur d'éventuelles opérations aériennes contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie, qui pourraient prendre la forme de frappes ou de vols de reconnaissance.
• LA FISCALITÉ
Au cœur de l’été, François Hollande a surpris tout le monde, y compris dans son propre camp : il y aura une baisse d’impôt en 2016, "quoi qu’il arrive". Depuis, on en sait un peu plus sur la teneur de cette baisse. La cible visée, ce sont les ouvriers, les employés, les petits cadres, soit ceux qui gagnent jusqu'à environ 20.000 euros par an (pour un célibataire). "On n'a pas les moyens de faire plus". Aujourd'hui, on rentre dans l'impôt à partir de 14.000 euros par an pour un célibataire et de 30.000 euros pour un couple. Ce niveau devrait être relevé et certains échapperont donc à l'impôt l'an prochain
A moins de deux ans de la présidentielle, François Hollande veut redistribuer après la forte hausse d'impôts du début de son quinquennat. Mais l'enveloppe est limitée : deux milliards d'euros. "On n'a pas les moyens de faire plus, à moins que la croissance ne soit plus forte que prévue", explique une source proche du dossier à Europe 1.
• L’EMPLOI
François Hollande l’a dit et répété : il ne se représentera en 2017 que s’il a réussi à inverser d’ici la courbe du chômage. Avec la nomination récente de Myriam El Khomri au poste de ministre du Travail, le sujet sera inévitablement sur la table. Le chef de l’Etat croit dans le retour d’un cercle vertueux, en stimulant l’investissement public et privé.
Mais parce que les instruments mis en place pour le moment tardent à porter leurs fruits – pacte de responsabilité et loi Macron, notamment -, François Hollande va ouvrir prochainement un autre gros dossier, celui du code du travail, qui sera porté par son ministre de l’Economie. Un chantier à risques.
Et sinon ? D’autres thèmes seront évidemment abordés par le chef de l’Etat. Il saisira ainsi l’occasion pour aborder la question de la conférence climat, qui se déroule dans trois mois à Paris et dont il a fait un objectif personnel. Les élections régionales, qui inquiètent la majorité, seront également abordées, tout comme un éventuel remaniement et le possible retour des écologistes au gouvernement.
Les deux heures de la conférence ne seront donc pas de trop pour aborder toutes ces questions. François Hollande sera, pour l’occasion, entouré de l’intégralité de son gouvernement.