"Il s'agit pour moi d'une guerre de civilisation, au singulier, contre la barbarie et non pas d'une guerre entre les civilisations, au pluriel". Lundi, au lendemain de son passage très commenté au Grand Rendez-Vous Europe 1–Le Monde-iTELE, Manuel Valls a dû préciser sa pensée. Julien Dray, ami proche de François Hollande, a notamment été très critique à son encontre. Une sortie qui traduit, selon les informations d'Europe 1, un climat de tension entre l’Elysée et Matignon.
La sortie de Dray n'est pas passée inaperçue. Les propos de l’un des principaux lieutenants de Manuel Valls sont secs : "on n'en peut plus de tous ceux qui veulent le flinguer du matin au soir". Dans son viseur, d’abord : les amis du président, ces Hollandais qui font bloc autour du chef de l'Etat. Voir que la première charge est venue de Julien Dray n'a pas échappé aux amis du Premier ministre. Le complice de toujours de François Hollande a repris du service et il n’a pas retenu ses coups. Le message est passé.
"En ce moment les entourages sont tendus, c’est chaud". Comme le dit un fidèle de Manuel Valls, ce sont deux gauches qui s’affrontent : "une qui veut agir et l'autre qui perd son temps dans des querelles sémantiques". La critique est à peine voilée et il ne faut pas pousser beaucoup le premier cercle des vallsistes pour sentir la colère contre le président de la République. "On ne peut pas attendre grand chose d’un homme qui ne sait pas choisir entre les JO et l’expo universelle", tacle l'un d'entre eux. Un baron du PS observe froidement le climat et confirme : "en ce moment les entourages sont tendus, c’est chaud".
2017 n'est pas si loin… Manuel Valls et François Hollande, c'est deux façons de faire de la politique, deux méthodes, deux rythmes. Le premier utilise le fracas des mots sur le terrorisme, le second arrondit les angles. Quand Manuel Valls parle d''apartheid social' après l'attentat de Charlie Hebdo, François Hollande répond "réunion interministérielle". Les deux têtes de l'exécutif sont parfois complémentaires mais quand le climat se tend, leurs différences finissent par se voir. Et plus François Hollande va assumer son rôle de candidat pour 2017 et plus la loyauté va coûter à son Manuel Valls.