Des élus parisiens de tous bords ont demandé à la mairie de Paris, qui s'y associe, de renforcer la lutte contre les actes homophobes, et faire de ce combat une "grande cause nationale" en 2019, selon un document consulté jeudi par l'AFP. "Face à la recrudescence des actes discriminatoires et des violences", les élus ont invité la maire de Paris (PS) Anne Hidalgo à mettre en place "une campagne de communication pour rappeler la liberté de chaque citoyen.ne de notre ville de vivre sa sexualité".
Plusieurs agressions homophobes sont survenues ces derniers mois dans la capitale, entraînant un déferlement d'indignation. Dans les faits, si les chiffres d'agressions semblent être à la baisse (74 actes homophobes de janvier à septembre, contre 118 en 2017, selon la préfecture de police), ce sont surtout les photos des victimes publiées qui ont suscité l'émoi. Ce vœu, soutenu par la mairie de Paris, et qui sera discuté lors du prochain conseil municipal (du 14 au 17 novembre), souhaite favoriser "la mise à disposition de locaux pérennes pour certaines associations de lutte contre les discriminations", la sensibilisation "des agent-e-s de la ville en charge de la sécurité aux problématiques" LGBTQIphobes.
Des propositions issues d'un travail engagé par Anne Hidalgo et les associations. Alors que la mairie de Paris travaille sur un "plan de lutte contre les actes homophobes", remis au gouvernement mi-novembre, les élus réclament "la mise en place de formations pour mieux entendre et accompagner les victimes de violence", la "mise en place d'une campagne nationale" et le "renforcement de la lutte au sein des établissements scolaires". Ces propositions "sont issues du travail engagé par Anne Hidalgo avec les associations et des propositions des différents groupes politiques", a-t-on précisé dans l'entourage de la maire, qui se réjouit de "l'unité des conseillers de Paris contre l'homophobie".
"La situation exige une parole plus ferme". À l'initiative du groupe UDI-Modem, le vœu signé par Les Républicains, les écologistes, socialistes, communistes, macronistes (PPCI et DP), radicaux de gauche ou élus du groupe Générations, propose que "la lutte contre le sexisme et les LGBTQIphobies" soit "grande cause nationale pour l'année 2019". "La situation, marquée par une recrudescence des agressions LGBTQIphobes, exige une parole publique forte, ferme et des actions", a estimé Catherine Michaud, présidente de l'association GayLib et élue UDI-Modem.
Seulement 4% des victimes d'insultes portent plainte. Pour le président du groupe communiste, Nicolas Bonnet-Oulaldj, "au-delà du plan, nous devons également être intransigeants sur la parole publique", dans une allusion aux propos homophobes de Marcel Campion, dévoilés il y a un mois. Selon le dernier rapport de l'association SOS Homophobie, qui s'appuie sur l'enquête annuelle "Cadre de vie et sécurité" de l'Insee, "seulement 4% des victimes d'insultes LGBTphobes déposent effectivement plainte".