La ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé mercredi à l'Assemblée nationale le dégel de 150 millions d'euros sur les quelque 350 millions de crédits réclamés par les établissements hospitaliers, des fonds mis en réserve pour garantir les objectifs budgétaires. Chaque année, une partie des fonds servant au financement des hôpitaux sont mis en réserve en début d'année par le gouvernement qui peut décider de les annuler si les objectifs de dépenses ne sont pas tenus ou au contraire de les "dégeler".
La ministre se réjouit du respect des objectifs. "Cette année encore, l'engagement et les efforts de chacun permettent d'envisager le respect de l'Ondam (objectif national des dépenses d'Assurance maladie, qui sert à freiner leur augmentation naturelle, NDLR)", a estimé la ministre de la Santé, répondant à une question de la députée LREM Michèle Peyron. "Je sais à combien d'efforts ont consenti les établissements de santé publics et privés depuis des années, et je connais leurs difficultés, c'est pourquoi j'ai décidé de procéder au dégel des crédits mis en réserve en début d'année à hauteur de 150 millions d'euros", a annoncé Agnès Buzyn.
La répartition entre les établissements. "Ce dégel concernera l'ensemble des enveloppes hospitalières ayant contribué à l'effort global de mise en réserve, avec 106 millions d'euros qui seront reversés aux établissements exerçant des activités de médecine, chirurgie, obstétrique, et 44 millions d'euros qui bénéficieront aux établissements avec des activités de psychiatrie, de soins de suite et de réadaptation", a-t-elle précisé.
"Situation financière intenable". Les établissements "auront ces crédits avant la fin du mois de décembre", a ajouté la ministre, "interpellée" mi-novembre par les fédérations hospitalières "sur une situation financière intenable". Dans un communiqué commun, la FHF (établissement publics), la FHP (privés), la Fehap (privés non lucratifs) et Unicancer lui avaient réclamé "le dégel en fin d'année de l'intégralité des crédits mis en réserve au titre du coefficient prudentiel", soit près de 350 millions d'euros, selon elles.