La France, qui veut installer des centres en Libye pour examiner sur place les demandes d'asile, juge que ce n'est "pas possible aujourd'hui" pour raisons de sécurité, mais enverra une mission de l'Ofpra fin août pour en étudier la faisabilité en Libye, au Niger et au Tchad, a indiqué l'Élysée jeudi soir. "Nous avons identifié une zone, qui est le sud libyen, le nord-est du Niger et le nord du Tchad" pour installer "des centres avancés" de l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides), a déclaré l'Élysée.
Macron en voulait "dès cet été". En Libye même, "ce n'est pas possible aujourd'hui, mais ce peut être le cas à courte échéance. Est-ce que ça enlève l'ambition de créer ce type de centre directement en Libye? Non. Mais prévaut par-dessus tout" la sécurité, a ajouté une source élyséenne. "Dès fin août, nous aurons une mission de l'Ofpra pour voir comment il est possible de mettre ça en place", a précisé l'Élysée, après qu'Emmanuel Macron avait souhaité jeudi matin créer des centres en Libye "dès cet été". "L'important est d'assurer la sécurité des gens qui y travailleront et des migrants", a précisé l'Élysée, évoquant "la nécessité de sécuriser la zone".
En visite dans un centre d'hébergement d'Orléans jeudi matin, le président Macron avait d'abord déclaré devant des familles de réfugiés et des journalistes qu'il comptait "créer dès cet été en Libye des hotspots" pour examiner les candidatures à l'asile, citant aussi le Niger et le Tchad. "L'idée est d'ouvrir des hotspots en Libye afin d'éviter aux gens de prendre des risques fous alors qu'ils ne sont pas tous éligibles à l'asile. Je compte le faire dès cet été, avec l'aide de l'Ofpra. On va essayer de le faire avec l'Europe, mais nous, la France, on le fera", avait-il dit.
Berlin intéressé. Dans un discours à la préfecture d'Orléans, le chef de l'Etat avait ensuite indiqué qu'il visait la création de ces missions dans des pays africains "sûrs", sans citer alors la Libye. Sa proposition intéresse Berlin. "Le gouvernement allemand va examiner en détail cette proposition du président français", a dit le porte-parole de la chancelière Angela Merkel. "L'idée d'établir des centres d'examen (hotspots) en Libye ou dans d'autres pays hors Europe n'est pas nouvelle. Mais elle porte en germe beaucoup de risques pour les droits et la dignité des personnes concernées", a cependant averti Judith Sunderland de Human Rights Watch (HRW).