Le Premier ministre Manuel Valls a souligné qu'il fallait "bien sûr chercher à comprendre" ce qui mène à la radicalisation djihadiste, "ce qui ne veut pas dire chercher je ne sais quelle explication", lundi en ouverture de la 2e "instance de dialogue avec l'islam de France". "C'est un phénomène complexe et protéiforme, et les sciences sociales ont bien sûr un rôle à jouer pour comprendre, analyser, décortiquer les mécanismes qui font que des individus basculent dans cette forme d'hyper-violence, de négation de l'autre, de nihilisme", a souligné le chef du gouvernement.
"Expliquer, c'est excuser". Manuel Valls avait déclaré après les attentats du 13 novembre, qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis, qu'"expliquer (de tels actes), c'est déjà vouloir un peu excuser". Il s'était attiré de vives critiques politiques et dans le champ des sciences sociales, une tribune de chercheurs lui rétorquant que "la sociologie, ce n'est pas la culture de l'excuse". "J'ai dit un jour à l'Assemblée nationale ce que je pensais sur ces questions-là, j'ai tout de suite vu la polémique", a dit lundi le Premier ministre dans son discours Place Beauvau, devant quelque 150 responsables musulmans, militants associatifs, acteurs de terrain et chercheurs.
"Les terroristes sont responsables de leurs actes". "Moi je crois au travail des chercheurs, des experts, des sciences sociales, je rencontre beaucoup de ceux qui réfléchissent sur ces questions-là. Mais je m'adresse aussi à l'opinion publique (...), qui non seulement cherche des explications mais veut des réponses. Il faut d'abord et surtout la combattre, cette hyper-violence", a-t-il poursuivi. "Il faut bien sûr chercher à comprendre, ce qui ne veut pas dire chercher je ne sais quelle explication", a-t-il martelé, faisant valoir que "les terroristes sont responsables de leurs actes, ils n'ont pas de circonstances atténuantes, ce sont des individus libres, qui avaient le choix".