Jeudi soir, Michel Barnier a promis une pause sur les normes pour encourager les agriculteurs, car "ils en ont ras-le-bol des contraintes et des contrôles", dit-il. Michel Barnier, qui a été ministre de l'Agriculture de Nicolas Sarkozy, est en déplacement ce vendredi au Sommet de l'élevage de Cournon, en Auvergne, dans le Puy-de-Dôme. Et ils attendent beaucoup du nouveau Premier ministre, à qui ils n'ont cessé de dire toute la matinée : "Monsieur Barnier, on compte sur vous". Ils avaient, il faut le dire, un a priori favorable vis-à-vis du locataire de Matignon. Car il a déjà été ministre de l'Agriculture il y a 15 ans et il est savoyard, donc forcément au fait des problématiques agricoles.
La première urgence pour les éleveurs, c'est la lutte contre les maladies, notamment la fièvre catarrhale ovine (FCO) qui décime les troupeaux de moutons et de brebis depuis plusieurs mois. D'ailleurs, il y a très peu d'ovins cette année sur le sommet pour éviter la propagation.
Jean-Claude Thomas a pu parler ce vendredi matin directement avec le Premier ministre. "Je lui ai simplement dit qu'il essaye de prendre des mesures vaccinales rapidement, que le pays soit en zone régulée, qu'on puisse au moins échanger et faire notre commerce de moutons", explique cet éleveur en Haute-Vienne. "Je remercie quand même l'État de nous avoir donné les vaccins, mais il faut continuer et aller très vite surtout, pour éradiquer le plus vite possible parce qu'aujourd'hui ça se multiplie, ça se multiplie."
Vers une nouvelle mobilisation des agriculteurs ?
Des éleveurs qui, au-delà des crises sanitaires, veulent aussi du concret sur toutes leurs revendications exprimées sur les routes en début d'année, Mickaël Clerget est éleveurs bovins en Côte-d'Or. "Les promesses, c'est bien, mais maintenant, il faut qu'ils les tiennent. Aujourd'hui, on nous a promis beaucoup de choses, on a manifesté pour ça. Mais pour l'instant, on n'a pas eu beaucoup de retours. Donc je pense qu'il y a quand même un moment où il va falloir agir et penser à nous réellement. Parce que sinon, ce qui risque d'arriver, c'est qu'on retourne dans la rue d'ici peu de temps."
Alors, Michel Barnier a déjà indiqué jeudi que la loi d'orientation agricole préparée par son prédécesseur Gabriel Attal allait très vite être présentée au Sénat pour une application la plus rapide possible. Et il va faire de nouvelles annonces en direction des agriculteurs ce vendredi après-midi.