Rebondissement dans l’affaire du financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Le Journal du Dimanche a produit le témoignage d’un ancien collaborateur de Ziad Takkiedine (l’un des principaux accusateurs dans cette affaire), faisant état d’une manipulation orchestrée par l’homme d’affaires franco-libanais. Si Mediapart, le site d’informations qui le premier a publié des accusations à l’encontre de l’ancien président de la République et de son camp, a maintenu sa version, du côté des accusés forcément, on en profite. "De ce que je sais et ce que je comprends, il n’y a eu aucun financement par la Libye de l’élection présidentielle d’il y a 12 ans", a ainsi affirmé Brice Hortefeux, mis en examen dans ce dossier lundi matin sur Europe 1.
"Erreurs factuelles, incohérences invraisemblables"
"Le Journal du Dimanche a publié des informations que je ne connaissais pas, que j’ai découvertes, notamment un témoignage extrêmement utile et intéressant. Tout ceci permettra l’expression de la vérité. Et la vérité, c’est que cette affaire n’en est pas une", a insisté l’ancien ministre de l’Intérieur, qui depuis plus d’un an a interdiction d’entrer en contact avec Nicolas Sarkozy et qui a été auditionné la semaine passée. "Au cours de cette audition, je me suis efforcé de démentir, et de démonter surtout, les nombreuses erreurs factuelles, les incohérences invraisemblables d’un certain nombre de points", a-t-il poursuivi, affirmant qu’il n’avait fait qu’un seul déplacement en Libye, quand Mediapart en évoque plusieurs.
Et puis il y a cette note d’un ancien collaborateur du dictateur Mouammar Khadafi, sur laquelle pèse une partie de l’accusation, et dont l’authenticité fait encore débat, la justice n’ayant pas tranché. "Cette note est une fausse de note de Mediapart, pour laquelle ils sont incapables de produire ‘l’original", a pointé Brice Hortefeux. "Qu’ils prouvent leur note, qu’ils donnent ‘l’original et l’affaire sera terminée, puisque l’on démontrera immédiatement - les experts, tous ceux que vous pouvez convoquer -, que c’est un faux."